Alors même que la législation est devenue plus contraignante à leur égard, les militants pro-life ne baissent pas les bras. Des affiches anti-IVG ont été placées mercredi de manière illégale dans les emplacements réservés à la publicité à bord de rames du métro parisien. Cette campagne a été orchestrée par Les Survivants, un mouvement anti-avortement qui se présente comme "un mouvement solidaire de réaction citoyenne face au sentiment de malaise lié à la planification froide des naissances".
[[asset:image:11770 {"mode":"small","align":"left","field_asset_image_copyright":[],"field_asset_image_description":[]}]]La RATP a dû les retirer une à une, expliquant avoir été "victime d'un acte de malveillance sur son réseau d'affichage cette nuit" sur quelques trains des lignes 3, 6, 8, 10 et 12, a indiqué un porte-parole de la régie. "Des affiches ont été apposées de manière sauvage dans les espaces d'affichage situés dans les rames de plusieurs lignes de métro", a déclaré la régie de transports dans un communiqué, annonçant qu'elle allait "déposer plainte".
Même si la réaction de la RATP a été prompte, le groupe "socialiste et républicain" d'Ile-de-France a demandé à Valérie Pécresse, présidente LR de la région et du Syndicat des transports d'Ile-de-France (Stif), d'"exiger des opérateurs des transports franciliens de faire preuve de plus de vigilance".
Pour sa part, dénonçant des "affiches anti-IVG", la ministre des Droits des femmes Laurence Rossignol a dit son "soulagement" sur Twitter après la "mise au point" de la RATP.
[[asset:image:11771 {"mode":"small","align":"right","field_asset_image_copyright":[],"field_asset_image_description":[]}]]Mettant en scène les candidats à l'élection présidentielle, la campagne montrait leurs photos accompagnées de slogans : "Ne ferme pas les frontières de nos vies !" sur une photo de Marine Le Pen. Ou encore sur celle d'Emmanuel Macron : "La France doit être une chance pour tous. Alors laisse-nous la chance de vivre #enmarchepourlavie" Elle vise également les principaux candidats éliminés au premier tour : "Tu n'approuvais pas l'IVG. Maintenant tu le défends #lecouragedelavérité" avec François Fillon, "Les communistes ne sont-ils pas censés protéger les plus faibles #lescamaradesdesembryons" avec Jean-Luc Mélenchon, ou encore "Tu prônes l'égalité de tous les Français, ça commence par l'égalité devant la naissance #laissezbattrenoscoeurs" avec Benoît Hamon.
"Avec cette campagne, on voulait signifier que l'avortement doit être un thème politique et invectiver les candidats qui cherchent à séduire des électeurs en esquivant la question", explique Emile Duport, porte-parole des Survivants. Son mouvement dit vouloir représenter "les 200 000 voix qui manquent" aux candidats. Le nombre d'IVG en France étant d'un peu plus de 200 000 par an, avec un taux de recours quasi stable depuis 2006. Les anti-IVG n'en sont pas à leur première campagne. Au début de 2017, une série d'affiches sur le même thème avaient déjà fleuri dans la presse.
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