Le Conseil de l'Ordre des médecins devrait statuer la semaine prochaine sur la publicité controversée d'une clinique de Saint-Priest-en-Jarez (photo), près de Saint-Etienne, dont le slogan "certains soignent les apparences" est agrémenté de photos sexy d'un médecin et d'une infirmière. Saisi par plusieurs professionnels de santé, le Conseil de l'Ordre "se réunira lundi prochain pour décider de demander ou non des sanctions disciplinaires à l'encontre des médecins qui dirigent la Clinique du Parc", a déclaré mardi à l'AFP Jean-François Janowiak, secrétaire général de cet ordre professionnel dans la Loire. Celles-ci viseraient alors le directeur médical et le président de la commission médicale d'établissement (CME) de cette clinique. Jean-François Janowiak a souligné que la communication permise aux établissements de santé "exclut toute publicité comparative et n'autorise pas à parler de la qualité des soins" comme c'est le cas sur ces affiches, qui clament : "Ailleurs, certains soignent les apparences (...) ici... c'est vous que nous soignons".Le Dr Jean-François Janowiak s'étonne aussi des "photos d'un chirurgien au style Chippendale et d'une infirmière court vêtue, dignes de sites de rencontre ou de salons de l'érotisme, pour accompagner le message de cette clinique de qualité, qui a une bonne renommée".
Aux saisines de plusieurs cliniques mécontentes, ainsi que du CHU, s'est ajoutée mardi celle de l'Ordre des infirmiers de la Loire. Dans un courrier, dont l'AFP a obtenu une copie, sa présidente Fleur Barbequot écrit: "Cette campagne met en exergue une image dégradante de l'infirmière, elle porte atteinte à l'intégrité de ses qualités professionnelles, en laissant planer des intentions fallacieuses". "Cette publicité, plus qu'humiliante, est discriminatoire au possible. Elle compromet les relations de bonne confraternité qui doivent régir nos professions en dénigrant les soins apportés par des professionnels de santé dans d'autres établissements", ajoute-t-elle.
Interrogé par l'AFP, le directeur administratif de la clinique du Parc, Xavier Rebèche, se déclare satisfait d'avoir atteint son objectif de capter l'attention d'une nouvelle clientèle, jeune, sensible à l'humour, "en bousculant les codes par une campagne résolument décalée pour faire connaître la globalité de notre offre, qui comprend notamment un service d'urgences". "Avec ces photos choc, et en utilisant le terme ailleurs, on ne cherchait pas à stigmatiser, tellement le décalage est grand par rapport à la réalité. Personne n'aurait dû se sentir visé", déclare-t-il. Xavier Rebèche affirme par ailleurs que "la direction médicale de la clinique ignorait cette campagne concoctée en très petit comité, et qui provoque quelques réactions dans le milieu médical beaucoup plus que dans le grand public". Corinne Royer, co-dirigeante de l'agence ligérienne de communication TV and Co, justifie le recours à des "images aguicheuses et outrancières pour frapper les esprits, dans le cadre d'une campagne publicité légère, à petit budget, qui cible le grand public, pas les institutions conservatrices".
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