Tenus à l'écart au début de la crise sanitaire, les médecins libéraux veulent avoir leur mot à dire dans la stratégie de déconfinement. Ce lundi, l'Ordre national des médecins, le Collège de la médecine générale (CMG) et la Fédération des spécialités médicales (FSM) réclament que les médecins de ville soient associés à cette étape stratégique majeure dans la lutte contre l'épidémie de coronavirus. À la veille de l'annonce par le gouvernement de son plan de déconfinement, ces trois institutions sont formelles : les médecins traitants auront un rôle majeur à jouer dans les prochaines semaines, en reprenant les examens complémentaires différés et le suivi des patients chroniques, en réaffirmant l'importance de la vaccination des nourrissons, mais aussi en dépistant les patients susceptibles d'être atteints du Covid-19.
L'Ordre, le CMG et la FSM souhaitent que les patients puissent être accompagnés par les praticiens qui pourraient notamment les éclairer sur l'incidence de leurs pathologies ou les facteurs de risque. Ils demandent notamment qu'une consultation spécifique, identifiée par l'Assurance maladie, puisse être réalisée préalablement au déconfinement par le médecin traitant des patients fragiles (plus de 70 ans et en ALD).
Une consultation, pas un certificat
« L'idée de cette consultation est de permettre l'adhésion des patients à ce déconfinement, explique le Dr Paul Frappé, président du Collège de la médecine générale. Le médecin traitant pourrait évaluer le pour et le contre de la sortie de l'isolement d'un patient âgé ou chronique et s'assurer que ce dernier a pris la mesure du risque. Pour autant, cette consultation ne pourrait pas être considérée comme un certificat et la sortie du déconfinement serait de la responsabilité du patient. »
Beaucoup de questions concrètes se posent sur cette consultation, notamment sur les modalités tarifaires (acte spécifique ou dans le cadre d'un forfait) relèvent des négociations conventionnelles. Les syndicats de médecins libéraux y travaillent dans un groupe de travail du CMG.
« 50 000 médecins en sous-activité »
Les syndicats de médecins libéraux, à l'instar de MG France, insistent pour que la sortie du confinement s’appuie notamment sur les omnipraticiens
Invité d'Europe 1, ce dimanche, le Dr Jean-Paul Hamon a lui aussi souligné le rôle majeur que pourraient tenir les médecins de famille pour réussir le déconfinement. Citant la proposition du Pr Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique, de recourir à 30 000 professionnels de santé au moment de la nouvelle étape ouverte le 11 mai, le président de la Fédération des médecins de France (FMF) a ironisé : « Ça tombe bien, parce qu'il y a 50 000 médecins généralistes qui sont actuellement en sous-activité, s'est-il exclamé. Ces médecins connaissent bien le patient contaminé, connaissent bien son environnement et pourraient estimer si ce dernier est en mesure de sortir de l'isolement. »
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