Objectif, 80% de la population formée aux gestes d'urgence

Publié le 16/10/2017
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Crédit photo : BURGER/PHANIE

La formation aux premiers secours, qui peut aider à sauver des milliers de vies chaque année, tarde à se généraliser en France. Garrot pour arrêter une hémorragie, massage cardiaque: seuls 29% des Français sont formés à ces réflexes essentiels en cas d’urgence, contre 80% dans les pays scandinaves, en Allemagne ou au Canada, selon la Fédération nationale des sapeurs pompiers de France (FNSPF).

Or chaque année en France, 40.000 personnes meurent d’un malaise cardiaque et 20.000 d’un accident de la vie courante, bien plus que d’accidents de la route (moins de 3.500 morts) par exemple. Et, à partir du moment où ils sont appelés pour une urgence, les pompiers mettent en moyenne 13 minutes pour arriver sur place.

En clôturant le congrès national des pompiers samedi à Ajaccio, le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, a souhaité qu'à court terme, "80% de la population puisse être formée (...) dès l’école", ou "dans nos entreprises, nos administrations". Une semaine plus tôt, Emmanuel Macron avait fait sien cet objectif de 80%, préconisé dans un rapport publié en mai dernier par le président de la FNSPF, Eric Faure, et celui de l'Association des médecins urgentistes de France (AMUF), Patrick Pelloux.

En 2016, le gouvernement attribuait le label "Grande cause nationale" à la campagne de formation "Gestes qui sauvent" (GQS, d'une durée de deux heures) portée par la FNSPF, la Protection civile et la Croix-Rouge. Le rapport Pelloux-Faure préconise notamment d’inscrire les formations aux premiers secours tout au long du parcours scolaire. Car les principaux acteurs du secteur en conviennent : on n’arrivera pas à l'objectif de 80% sans rendre ces formations obligatoires, via l'école ou dans le cadre de certains permis (conduite notamment), voire le futur service national envisagé par Emmanuel Macron.

L'obligation de former les élèves aux gestes de base de premier secours figure dans la loi depuis 2004, l'objectif étant de voir la formation Prévention civique de niveau 1 (PSC1, 7h) généralisée en classe de 3e. Mais dans les faits, les formations aux premiers secours ne sont pas obligatoires pour tous à l'école, et la formation des formateurs n'a pas suivi faute de temps, de budgets ou de personnes disponibles. En 2014 seuls 30% d'élèves avaient leur PSC1, selon le ministère de l’Éducation.


Source : lequotidiendumedecin.fr