À Pontarlier, le premier cabinet éphémère de France passe le témoin à une maison de santé

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Publié le 28/08/2019
Cabinet éphémère de Pontarlier

Cabinet éphémère de Pontarlier
Crédit photo : DR

L'inauguration mardi d'une maison de santé à Pontarlier (Doubs) va entraîner la fermeture du premier cabinet éphémère de France, après deux ans d'existence. Une fin programmée dès le lancement de l'expérimentation en octobre 2017 par le Dr Stéphane Attal et quatre de ses confrères. Il avait en effet été convenu que la structure disparaîtrait en cas d'installation de deux nouveaux praticiens dans la commune ou, à défaut, au moment de l'ouverture de la maison de santé municipale.

Le cabinet « cessera progressivement son activité d’ici juin 2020, confirme le Dr Attal au Généraliste. Le temps que la maison de Pontarlier prenne pleinement son essor ».

30 à 40 consultations par jour

Après le départ de neuf généralistes de la commune en deux ans, les cinq omnipraticiens — qui se sont retrouvés à quatre (deux retraités, deux actifs) après six mois et l'installation de l'une d'eux dans un village de la région — avaient accepté de se relayer dans des locaux prêtés par la mairie de Pontarlier pour assurer chaque jour au moins huit heures de consultations et ainsi garantir l'accès aux soins des populations alentour. En échange de ce service, l’Agence régionale de santé garantissait aux volontaires une garantie de revenus d’un équivalent de 24 consultations par jour. L'Ordre avait également accordé la possibilité à ceux encore en exercice d'être remplacés sur leur site d'exercice principal.

Dès les premières semaines, le cabinet éphémère avait rencontré un franc succès. Ce qui lui avait valu une visite ministérielle quelques mois seulement après son lancement. Et à en croire le Dr Attal, la fréquentation du cabinet n’a jamais faibli, avec entre 30 et 40 consultations chaque jour. Ce qui a donc conduit la mairie et l’Agence régionale de santé à « prolonger l’activité du cabinet éphémère » pour ne pas « laisser du jour au lendemain des patients sans réponse », explique-t-il.

Un rôle de conseil pour le Dr Attal

Stéphane Attal, élu URPS et président des Généralistes-CSMF de la région Bourgogne-Franche Comté, aidera désormais l’ARS et les communes à la mise en place de structures similaires dans la région. « Celles-ci ne seront pas forcément identiques, précise le généraliste. Il faut s’adapter aux besoins de chaque territoire ». Il n’est pour l’instant pas prévu que le médecin effectue de nouvelles vacations, à moins qu’une structure ne se lance pas trop loin de son cabinet de Saône (Doubs).

Selon le Dr Attal, l’expérimentation de Pontarlier aura permis de faire « bouger les lignes » et donner envie à de jeunes praticiens de s'installer au sein de la maison de santé de la commune. Ainsi, sur les huit nouveaux généralistes de l'établissement, sept sont de jeunes médecins, indique la mairie de Pontarlier. « Avant, il n’y avait pas beaucoup de jeunes prêts à s’installer à Pontarlier », conclut le Dr Attal.


Source : lequotidiendumedecin.fr