Jamais deux sans trois ! Le Dr Luc Duquesnel a été réélu ce week-end à la présidence des Généralistes-CSMF, pour un troisième mandat d’affilée. Si, comme lors de ses deux premières élections, le généraliste de Mayenne n’avait pas d’adversaire, c'est la première fois qu'il est élu à l’unanimité à l'issue du comité directeur du syndicat. Ce que l'intéressé perçoit comme une « validation » de son projet politique.
Le patron des Généralistes-CSMF érige l’accès aux soins en priorité pour ce nouveau mandat de quatre ans. « Nous ne pouvons pas nier les problématiques qui existent aujourd’hui, que ce soit pour avoir un médecin traitant ou pour trouver les réponses aux demandes de soins non programmés en journée, confie Luc Duquesnel. Il faut dire que si c’est inacceptable pour les élus et pour la population, ça l’est aussi pour nous. » Pour autant, l'augmentation de la patientèle médecin traitant, qui pourrait être l'une des conditions nécessaires au financement des assistants médicaux, ne doit pas se faire au détriment de la prise en charge, souligne le généraliste.
Une réorganisation nécessaire
Pour répondre à cette problématique, le Dr Duquesnel estime que les médecins doivent se réorganiser afin que le généraliste reste le « chef d’orchestre du parcours de santé des patients ». « Si nous disons : "on ne peut pas se réorganiser, tant pis", cela équivaudrait à dire que nous ne le sommes plus et que nous demandons à d’autres de le faire, explique-t-il. Surtout que nous savons très bien que le nombre de généralistes va continuer à diminuer jusqu’en 2025 (selon les prévisions de l’Ordre, ndlr) ».
Considérant que modèle « médico-économique de la médecine générale libérale n’est plus viable », le Dr Duquesnel prévoit de se battre pour élargir le champ des consultations complexes. Actuellement, seules les premières consultations de contraception, les consultations de suivi de l'obésité et celles de suivi du nourrisson peuvent être cotées comme complexes par les médecins de famille. Le généraliste souhaite ainsi ajouter les consultations avec des patients atteints de pathologies chroniques à cette liste et que celles-ci soient rémunérées 50 euros (au lieu de 48 euros aujourd'hui). Le Dr Duquesnel veut également que toutes les visites à domicile soient revalorisées à 70 euros car elles concernent majoritairement des patients âgés polypathologiques.
Conscient de la difficulté de la tâche, le leader des Généralistes-CSMF se dit prêt à expérimenter d’autres pistes de rémunération, notamment pour les pathologies chroniques. « Le nombre de généralistes libéraux diminue tous les ans et celui des salariés augmente. Pour nous, l’avenir de la profession ne doit pas être la médecine générale salariée. Il faut donc retravailler son modèle médico-économique », diagnostique-t-il.
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