Après celle de l'URPS-ML Île-de-France, une nouvelle enquête confirme que les médecins généralistes sont déjà largement mobilisés pour répondre aux demandes de soins non programmés. Ainsi, la quasi-totalité (96 %) des médecins généralistes français se sont organisés pour répondre à ces demandes, selon la Drees (Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques, ministère de la Santé). 80 % des sondés indiquent même que cette organisation, quelle que soit sa forme, leur permet de répondre quotidiennement à ces demandes.
Le service statistique ministériel définit les soins non programmés comme toute demande de soins pour le jour même ou le lendemain, quel qu’en soit le motif, aux horaires d’ouverture des cabinets (8 heures – 20 heures). La prise en charge de ces actes représente une part non négligeable de leur journée de travail pour certains omnipraticiens. En effet quatre sur dix estiment que ces actes représentent plus de 30 % de leur activité.
4 généralistes sur 10 ont pris des dispositions permanentes
Les dispositifs mis en place sont variés. La moitié des médecins ayant répondu à l’enquête ont fait le choix de ne recevoir qu’en consultation libre ou d'avoir des plages de consultations sans rendez-vous durant la semaine. Une autre solution est de réserver des créneaux de rendez-vous pour ces demandes. Au total, quatre omnipraticiens sur dix ont pris des dispositions permanentes pour répondre aux demandes de SNP.
Malgré l’engagement des médecins, toutes les sollicitations ne peuvent être satisfaites. Ainsi, l’enquête de la Drees révèle que seul un quart des généralistes sondés déclarent être en mesure de répondre à toutes les demandes.
L’enquête révèle également que le fait d’exercer seul, de faire face à des difficultés importantes en raison de la baisse de la démographie médicale, d’avoir moins de plages de consultations sans rendez-vous ou d’avoir une patientèle « médecin traitant » importante sont autant de freins à la prise en charge de la totalité des demandes de soins non programmés.
Enfin, lorsque les médecins généralistes ne sont pas en mesure de répondre à une demande, la moitié d’entre eux orientent vers le libéral, qu’il s’agisse d’un confrère ou d’une structure spécialisée dans le non programmé comme SOS Médecins.
*Enquête menée entre octobre 2018 avril 2019 auprès d'un panel représentatif de 3 076 généralistes libéraux, installés au 1er janvier 2018, ayant au moins 200 patients médecin traitant et sans mode d'exercice particulier exclusif.
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