La maison médicale de garde (MMG) de Vitré, en Ille-et-Vilaine, fermera-t-elle ses portes à la fin de l'année ? Les 28 généralistes qui assurent les gardes, de 20 heures à minuit en semaine, et de 8 heures à minuit les WE et jours fériés, ont prévenu : sans financement pérenne, ils n'interviendront plus à la maison médicale à partir du 1er janvier 2020.
L'information révélée par France Bleu a été confirmée au Généraliste.
Depuis plusieurs années, la MMG fonctionne grâce à un budget serré. Au financement de l'ARS Bretagne (42 000 euros par an) et de la communauté de communes de Vitré (15 000 euros) s'ajoute le versement de 500 euros par médecin et par an pour satisfaire les frais de fonctionnement de la structure. Or, avec la hausse de la demande de soins enregistrée depuis septembre 2018, ce budget ne suffit plus. « Nous sommes la seule structure libérale à avoir gardé un accès direct sans régulation et nous recevons jusqu'à 20 ou 25 patients pas soir contre 7 auparavant. Même des gens de Mayenne viennent chez nous », commente le Dr Jean-Luc Pontis, généraliste et président de l'association des médecins libéraux du pays de Vitré.
Stop ou encore ?
Victimes de leur succès, les généralistes de la MMG ont décidé en juillet dernier de mettre le holà et menacé de fermer la structure si un financement pérenne n'était pas apporté l'an prochain. « Les médecins sont fatigués de payer pour cet outil qui pallie le désengagement de la permanence des soins », explique le Dr Pontis. Le généraliste estime à 117 000 euros le budget annuel nécessaire pour faire tourner la MMG.
La fermeture de la maison médicale fondée en 2003 et qui a assuré cette année 8 500 actes aurait inévitablement des répercussions sur la fréquentation des urgences de Vitré, qui enregistrent plus de 20 000 passages annuels.
Des négociations ont été entamées avec l'ARS de Bretagne pour trouver une solution. Selon nos informations, l'ARS aurait accepté lundi de doubler son financement pour le porter l'an prochain à 84 000 euros. Les responsables de la MMG tablent donc dorénavant sur la communauté de communes de Vitré pour compléter le budget et lui permettre de poursuivre son activité en 2020. Ils décideront de l'avenir de la structure la semaine prochaine en assemblée générale. « Il n'est pas possible qu'une structure comme la nôtre, la seule du département à faire de la PDS pleine et entière, ferme », lâche le Dr Pontis.
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