Vive émotion à la CSMF après la mort de Claude Maffioli

Publié le 31/10/2017
Claude Maffioli

Claude Maffioli
Crédit photo : VOISIN/PHANIE

De Claude Maffioli, qui fut dix ans à la tête de la CSMF et qui s’est éteint lundi soir à 76 ans, on retiendra une opposition résolue à la maîtrise comptable et un rôle pionnier sur la maîtrise médicalisée. Ce positionnement aura marqué sa carrière syndicale dès le début, alors que dans les années quatre-vingt-dix les pressions budgétaires se font de plus en plus fortes sur les professionnels de santé. Le gastro-entérologue rémois est d’ailleurs élu en 1992 à la présidence du principal syndicat de médecins libéraux, après la mise en minorité de son prédécesseur, Jacques Beaupère, qui s’apprêtait alors à passer un accord controversé avec la cnamts, sur une logique d’enveloppe.

Convention de 1993 vs plan Juppé

Claude Maffioli négociera par la suite -et signera- une convention de 1993 à la philosophie opposée. On y trouve les prémices de la maîtrise médicalisée, avec l’instauration des Références Médicales Opposables (les fameuses « RMO »), lointaines ancêtres de la ROSP, qui se déclinaient sous un mode négatif (« il n’y a pas lieu de… »), étaient censées gager les revalorisations tarifaires des médecins et, en théorie, pouvaient exposer les praticiens hors des clous à des pénalités.

Deux ans plus tard, le plan Juppé vient stopper net cette dynamique et la réaction de Claude Maffioli est immédiate. « À l’époque, il fut pratiquement le seul à s’opposer au plan Juppé et à la maîtrise comptable » rappelle Jean-Paul Ortiz, actuel président de la CSMF. Commence alors pour la Conf ‘ une des plus longues cures d’opposition aux pouvoirs publics. Guerre de position sur les reversements d'honoraires, face à Jacques Barrot, puis à Martine Aubry et à Elisabeth Guigou, jusqu’en 2002, année qui est aussi celle du départ de Claude Maffioli de la Confédération pour d'autres horizons.

Demi-victoire aux URML

Sa présidence à la CSMF restera aussi associée à la création des Unions régionales de médecins libéraux, instaurées par la loi Teulade, et qui étaient une idée confédérale. À l’issue des premières élections professionnelles en 1994, la CSMF de Claude Maffioli emporte la grande majorité des présidences des URML, mais réalise une sévère contre-performance dans le collège généralistes sous la poussée de MG France.

Echec aux législatives

Au printemps 2002, le leader syndical tentera une reconversion en politique en se présentant aux législatives dans sa ville Reims, dont il était adjoint au maire depuis quelques années. L’entreprise échoue. Quoique labellisé candidat officiel de l’UMP, il est concurrencé à droite par des candidatures dissidentes. Ça ne passe, faute sans doute d’ancrage suffisant sur le terrain, en dépit du temps partiel de gastro-entérologue qu’il a toujours conservé dans la Marne.

L'UNAPL, puis la HAS

La nouvelle vie de Claude Maffioli passera alors par l’UNAPL dont il assure trois ans la présidence, puis par la Haute Autorité de Santé (HAS) dont il sera le premier médecin libéral du Collège. Un précédent (suivi plus tard par la nomination d’un cardiologue CSMF), qui amène aujourd’hui la CSMF à revendiquer cette place perdue pour la médecine libérale au sein de la HAS…

Tristesse

L’annonce du décès de Claude Maffioli a provoqué une émotion vive. Michel Chassang, président de l’UNAPL (et qui lui succéda en 2002 à la CSMF) pleure « un ami et un père dans le syndicalisme ». Jean-Paul Ortiz rend hommage à celui qui fut pour lui une référence : « Je perds mon père spirituel, celui qui a été notre guide et qui a marqué mon entrée en syndicalisme », explique-t-il. Quant au leader des Généralistes-CSMF, Luc Duquesnel, il salue celui « qui a su rassembler tout le monde » et « la finesse de ses analyses… Les obsèques de Claude Maffioli devraient avoir lieu cette semaine. Un hommage devrait lui être rendu ensuite par la CSMF.


Source : lequotidiendumedecin.fr