Depuis six ans, le conseil départemental de Haute-Savoie soutient financièrement les internes en médecine générale qui effectuent leur stage auprès de praticiens haut-savoyards ou au sein de la PMI locale. Ainsi, 29 étudiants perçoivent actuellement une bourse de 400 euros par mois pendant un semestre. 247 étudiants ont bénéficié de l’initiative depuis son lancement. Plus de 400 000 euros ont ainsi été mobilisés.
Le conseil département comptabilise 15 médecins installés après avoir perçu la bourse. Mais selon le Dr René-Pierre Labarrière, médecin généraliste à Annecy-le-Vieux et président du conseil départemental de l’Ordre des médecins, ils pourraient être plus nombreux. « Un interne passé par mon cabinet s’est installé mais n’a pas été pris en compte dans le bilan dressé par le département. » Selon lui, « c’est une initiative formidable qui permet de faire venir de nouveaux médecins dans le département ! » Les étudiants en provenance de Grenoble et de Lyon y voient une opportunité de compenser le coût élevé de la vie et des logements dans le département. « La moitié des internes en stage dans le département perçoivent cette indemnité », précise le Dr Agnès Lacassie-Dechosal, responsable du pôle PMI au département.
Un double bénéfice pour le département
« Pour le territoire, le bénéfice est double. Cela permet de faire découvrir le département. Et cela apporte également un renfort dans les cabinets : les stagiaires produisent des soins pendant leur stage et permettent d’augmenter la capacité d’accès aux soins. En zone de montagne, cela répond à un véritable besoin », assure le Dr Labarrière.
Interrogé sur l'importance de l'investissement par rapport au nombre d'anciens internes en médecine générale installés sur le territoire, le Dr Labarrière se dit « persuadé que la somme sera amortie ». En six ans, le département a dépensé l'équivalent d'un recrutement à 26 000 euros pour chacun des 15 nouveaux médecins installés.
Si les effectifs de médecins sont en progression de 3 % en Haute-Savoie entre 2016 et 2017 (selon les données de l'Ordre de 2017), certains bassins de vie ruraux et périurbains connaissent une pénurie médicale sur le premier recours. De même, si le département compte 150,2 médecins généralistes pour 100 000 habitants (contre 156 au niveau régional et 153,2 au niveau national), les pouvoirs publics redoutent une vague de départs en retraite dans les prochaines années. « Dans les grandes villes du département, comme Annecy et Annemasse, et malgré leur attractivité, les cabinets sont saturés. Le département enregistre 10 000 habitants supplémentaires chaque année. On ne peut pas se contenter de maintenir en l'état la démographie médicale », estime le Dr Labarrière qui souhaite voir l’initiative étendue aux spécialistes. Pour l'heure, le dispositif devrait être renouvelé pour trois années supplémentaires.
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