L’institut Curie a présenté, ce jeudi, les résultats de son enquête « Observatoire cancer », mené avec l’Institut Viavoice, qui vise à analyser l’opinion et les besoins des Français, mais aussi des professionnels de santé, en matière de prise en charge du cancer.
1 001 personnes âgées de 18 ans et plus ont été interrogées dans la population générale, ainsi que 200 médecins généralistes et 54 praticiens de l’Institut Curie. L’enquête a porté sur deux grands sujets : l’amélioration de la coordination ville-hôpital, et les besoins en terme d’information aux patients.
Rôle essentiel des médecins de ville
Alors que la prise en charge des patients atteints de cancer repose de plus en plus sur un modèle ambulatoire, la complémentarité entre hôpital et médecine de ville devient essentielle, soulignait le Pr Thierry Philip, président de l’Institut Curie. Au travers de l’enquête, il apparaît que les hospitaliers et les médecins généralistes s’entendent sur le rôle essentiel des médecins de ville pour assurer un soutien et un rôle pédagogique auprès des patients.
Cependant, 3 médecins généralistes sur 10 estiment ne pas disposer des éléments suffisants pour assurer le bon suivi de leurs patients une fois sortis de l’hôpital. Ils mettent en cause un déficit de communication avec les hospitaliers (40 % des généralistes souhaiteraient un approfondissement des informations sur les prescriptions faites aux patients, les effets secondaires potentiels, la compatibilité avec d’autres traitements).
« Les généralistes ont vraisemblablement un sentiment de manque de connaissances sur les traitements et les avancées de la recherche, estime Arnaud Zegierman, sociologue à l’institut Vivavoice, qui souligne que 26 % des médecins généralistes souhaitent un renforcement de la formation médicale continue en cancérologie.
Éviter la "rupture" à la sortie de l’hôpital
L’institut Curie a développé plusieurs initiatives pour améliorer cette coordination ville-hôpital. Par exemple, les « cellules de coordination », qui visent à améliorer la sortie des patients après leur traitement. Depuis leur mise en place, en février, ils assurent une file active de 420 patients, d’après Lydie Wintz, responsable des programmes d’éducation thérapeutique du patient à l’Institut. Chaque cellule comprend une infirmière et une assistante sociale, qui, par le biais d’un entretien préalable avec le patient et ses proches, organisent sa sortie en établissant des liens avec les organisations relais et les professionnels de ville, « pour éviter une rupture ».
Autre initiative : « l’unité de surveillance », à travers laquelle une équipe pluridisciplinaire, en communication directe avec les praticiens de ville, assure le suivi d’environ 35 000 patientes ayant été traitées pour un cancer du sein.
Concernant les besoins des Français en terme d’information, 93 % jugeraient utile de disposer d’explications plus pédagogiques pour mieux comprendre ce qui a été abordé en consultation, 84 % aimeraient pouvoir le lire ou le réécouter. Parmi les initiatives dans ce domaine, l’Institut a mis en place un portail, MyCurie.fr, qui fournit aux patients un accès détaillé à leur propre parcours personnalisé : avec des informations sur les traitements reçus, les effets secondaires à anticiper, comment les éviter, les numéros directs des praticiens etc.
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