Économies de bout de chandelle

« Méprisés », les représentants des maîtres de stage n’ont pas été consultés par le ministère de la Santé, et « la décision a été prise malgré un avis défavorable de la Commission nationale des études de maïeutique, de médecine, d'odontologie et de pharmacie », rappelle le Dr Serayet. En diminuant l’attractivité de la maîtrise de stage, le président du Snemg craint « une baisse du nombre de terrain de stage, mais aussi un moins bon accueil des étudiants, car les MSU n’auront plus les bons outils pédagogiques ».

À terme, Philippe Serayet craint aussi une baisse d'attractivité des territoires par manque de MSU, « qui sont souvent moteurs des CPTS par exemple ». « Alors que nous sommes en pleine période électorale, le gouvernement va devoir expliquer le pourquoi de la mise en œuvre depuis fin décembre 2021 d’une politique antidémographique pour les médecins généralistes, inédite depuis 20 ans », prévient encore le syndicat.

Travail de sape

Ce lundi, MG France a également jugé la mesure comme « un mauvais coup porté à l'accès aux soins » et réclame au gouvernement « le retrait de cette disposition absurde et néfaste au développement de l'offre de soins ». Le syndicat argumente que la limitation de la capacité à se former à la maîtrise de stage « en imputant cette formation spécifique à leur quota de formation continue, freine le développement des stages extra-hospitaliers et nuit à la qualité de leur encadrement. » Et il n'hésite pas à affirmer que « le travail de sape de la formation des médecins généralistes actuels et futurs se poursuit. »

Durant la dernière décennie, le nombre de maîtres de stage français était passé de 3 000 à 12 000.