L'ancien président du conseil départemental de l'ordre du Pas-de-Calais, le Dr Marc Biencourt, a été condamné le 24 février dernier par la justice pénale à douze mois de prison avec sursis pour abus de confiance, ainsi qu'à un euro de dommages et intérêts à verser au Conseil national de l'Ordre des médecins (CNOM).
Ancien généraliste à Béthune, il avait été radié à vie par le CNOM en 2013 qui lui reprochait d'avoir « emprunté » à l'ordre départemental l'équivalent de 98 000 euros, en plusieurs versements.
Aucune volonté de dissimulation
Le Dr Biencourt avait plaidé que les emprunts contractés auprès de l'ordre départemental avaient tous été validés par le trésorier de l'institution, et que les sommes lui avaient été remises par chèques signés du même trésorier. Il assure qu'il n'y avait donc aucune volonté de dissimulation de sa part.
Convoqué en 2011 par le Conseil national qui s'inquiétait des comptes de l'ordre du Pas-de-Calais, le Dr Biencourt s'était expliqué avec le président de l'époque, le Dr Michel Legmann. Il lui avait relaté sa situation personnelle difficile (un accident et un arrêt d'activité) qui avait rendu nécessaires ces emprunts, les avait tous remboursés et avait dans la foulée démissionné de la présidence du conseil départemental, pensant que l'Ordre national en resterait là.
Mais le CNOM avait porté plainte contre lui au pénal, « à titre conservatoire », et l'avait déféré devant la chambre disciplinaire ordinale, ainsi que tous les membres de l’ancien bureau.
L'écriture pour tourner la page
Contacté par « le Quotidien », le Dr Biencourt indique qu'il ne fera pas appel de ce jugement pénal. « Les débats et réquisitions ont été très soft, et outre le sursis, je n'ai été condamné qu'à un euro de dommages et intérêts, alors que le CNOM réclamait 10 000 euros. J'ai tourné la page. »
Marc Biencourt garde cependant une dent contre l'Ordre. « Michel Legmann m'avait assuré que si je remboursais tout immédiatement et que je démissionnais de la présidence du CDOM, il n'y aurait aucune poursuite contre moi. » Mais quinze jours plus tard, le médecin découvrait que le CNOM avait porté plainte contre lui, devant la chambre disciplinaire régionale de Rennes, et devant le tribunal de grande instance du Pas-de-Calais.
Depuis sa radiation, le Dr Biencourt, retraité malgré lui, s'adonne à l'écriture. Il a rédigé un livre, « Assassinat sur ordonnance » (TheBookEdition), qui relate cette affaire. Il vient par ailleurs d'achever un roman, « L'Estocade », qui doit être publié au printemps chez Gallimard.
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