Préparation du SROS ambulatoire de Rhône-Alpes

Des maisons de santé universitaires pour former la relève ?

Publié le 27/09/2011
Article réservé aux abonnés

DE NOTRE CORRESPONDANTE

TRAVAIL EN ÉQUIPE, équilibre entre vie professionnelle et vie privée, le credo de la jeune génération n’a pas changé. Lors d’une journée consacrée aux « Soins de premiers recours en Rhône-Alpes », organisée (1) sous la houlette de l’agence régionale de santé (ARS) et de l’union régionale des professions de santé (URPS), de jeunes généralistes ont apporté encore un peu d’eau à ce moulin.

Le Dr Benoît Otton, qui a soutenu une thèse de médecine générale sur la région roannaise en décembre 2010, a rappelé combien les jeunes s’y disaient « désenchantés » face au mode d’exercice de leurs aînés et voulaient garder la maîtrise de leur activité. Dans cette région, située au nord-ouest de Rhône-Alpes, « 25 % des médecins ont plus de 60 ans », a indiqué le Dr Otton. La zone, qui fut un terrain d’innovation pour la permanence des soins, devrait subir bientôt « une dégradation » de la prise en charge des patients, a prévenu ce jeune médecin.

Or la vocation première du futur schéma régional d’organisation des soins (SROS) ambulatoire consiste justement à prévoir et à susciter les évolutions nécessaires de l’offre de soins afin de répondre aux besoins de santé. Si l’enjeu est d’abord de disposer de données démographiques fiables, il est aussi d’attirer les jeunes médecins en zone rurale et semi-rurale afin d’assurer la relève. À ce sujet, un participant a vanté l’exercice au sein des hôpitaux locaux, mais pour Benoît Otton, l’exercice mixte constituerait un frein à l’installation : « Les charges sont élevées pour un temps partiel en libéral, alors certains en arrivent à le laisser tomber », constate-t-il.

Volonté politique.

La mise à disposition de locaux par les municipalités a également été évoquée, afin de « soulager les jeunes médecins de la question immobilière ». Quant au projet de création d’une « maison de santé pluridisciplinaire universitaire » (MSPu) au Chambon-Feugerolles (42), présenté par le Dr Paul Frappé, chef de clinique en médecine générale à Saint-Étienne depuis 2008, il a retenu toutes les attentions.

Cette maison, qui pourrait voir le jour un peu à l’écart du centre-ville, possédera l’attrait de l’inter-professionnalité, mais aussi ceux de l’enseignement, du soin et de la recherche. Elle offrirait de nouveaux terrains de stage… Aujourd’hui, la réalisation d’un tel projet dépend évidemment d’une « volonté politique », a souligné le Dr Frappé. Interpellé sur « sa position » et sur l’éventualité d’une « labellisation » de ces MSPu, le directeur général adjoint de l’ARS Rhône-Alpes, Christian Dubosq, n’a pu que botter en touche. « Il y a une piste à tracer, a-t-il répondu, mais il est trop tôt pour parler de labellisation. » Et de conclure : « Faisons en sorte que dans quelques mois, quelques années, cela devienne autre chose qu’une simple idée. »

(1) Avec le concours de la Fédération des maisons de santé de Rhône-Alpes et de la Région.

 CAROLINE FAESCH

Source : Le Quotidien du Médecin: 9012