« Il faut que la médecine générale soit beaucoup plus attractive pour les étudiants. Les jeunes médecins ont envie de qualitatif, et non de quantitatif, de faire du bon de travail, ils veulent un cadre solide... » : le Dr Théo Combes, l’ex-président du SNJMG, a résumé en ces termes les attentes des futurs généralistes, lors des récentes Assises du syndicat à Paris.
Autour de la table, le sénateur honoraire (Les Républicains) et médecin Charles Descours, spécialiste des questions de santé, met d’emblée l’accent sur trois problématiques : la démographie médicale, la permanence des soins et la sous-évaluation des tarifs opposables. « À Paris, les charges associées aux locaux ne peuvent en aucun cas être amorties avec une consultation à 23 euros », admet-il. Le constat, connu de longue date, est juste mais les propositions concrètes se font rares.
Robin Reda, maire (LR) de Juvisy (Essonne) assume la responsabilité des politiques dans l’émergence d’une « fracture médicale », faute de mesures suffisamment puissantes pour redorer le blason de la médecine générale. « Si on multiplie les plans sans nouveaux moyens opérationnels pour répondre aux défis, nous n’y arriverons pas, ce sera durablement le dialogue de sourds », explique-t-il. Pour encourager les installations libérales, il préconise (sans les détailler) de véritables actions de « marketing territorial » auprès des carabins de la part des collectivités et des élus locaux, une stratégie qui se heurte toutefois à la diminution des dotations financières...
Encore un effort
Le Dr Bernard Jomier, premier adjoint à la mairie de Paris (EELV), chargé de la santé, défend le dispositif « Paris Med’ » qui facilite depuis quelques mois l’installation des libéraux dans la capitale. Depuis le printemps, la ville de Paris propose des locaux à loyer modéré en échange d’une installation en secteur I. « On peut attendre des responsables qu’ils proposent des dispositifs mais on ne peut pas vous donner l’envie de s’installer », souligne-t-il.
Toutes ces propositions ont le goût de trop peu pour les jeunes médecins, souvent paniqués par une première installation en ville. En clôture du débat, le Dr Matthieu Calafiore, président sortant du Syndicat national des enseignants de médecine générale (SNEMG) regrette une forme de dialogue de sourds et l’impasse sur certaines thématiques essentielles comme la revalorisation de la filière universitaire de médecine générale. La « Troupe du rire », collectif d’étudiants en médecine, regrette « 30 minutes intéressantes pour 2 heures de langue de bois ».
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