À partir du 1er novembre, les praticiens de Haute-Savoie devront se déplacer au sein des quatre caisses de leur département (Annecy, Annemasse, Cluses et Thonon-les-Bains) afin de récupérer des formulaires papier tels que les bons de transports sanitaires, les ordonnances pour les prescriptions de médicaments d'exception, des demandes de cures…
« La Sécu nous a toujours envoyé ces formulaires gratuitement par la Poste lorsque nous étions en rupture de stock. Il suffisait de les commander en ligne », explique au « Quotidien » le Dr Julie Mazet, généraliste basée Monnetier-Mornex en Haute-Savoie et secrétaire générale de la CSMF jeunes médecins, qui a lancé une pétition en ligne pour protester contre les mesures annoncées en début de semaine par la CPAM.
Une pétition avec déjà plus de 3 000 signataires
Dans une lettre envoyée le 11 octobre à la communauté de médecins du département, la CPAM les invite à se déplacer dans les locaux dédiés entre 8 h 30 et 12 heures pour récupérer les imprimés. Pour le Dr Mazet, les médecins se passeraient volontiers de cette énième démarche administrative vécue comme un harcèlement. « Nous avons un grand département, certains médecins devront faire une heure de route et nous connaissons déjà des difficultés démographiques. Ça ne va pas dans le bon sens », s'insurge-t-elle.
Par ailleurs, la CPAM a également prévu de supprimer les formats papier de la déclaration de médecin traitant, des certificats d'arrêts de travail et d'arrêts maladie et des protocoles de soins au profit du téléservice proposé sur le site Internet AMELI. « Nous ne sommes pas opposés au développement des outils numériques, mais qu'on ne nous force pas la main et que la caisse prévoit une alternative. Les formats papier sont utiles dans certains cas lorsque la situation d'un patient n'est pas à jour », détaille-t-elle.
À ce jour, la pétition a déjà recueilli plus de 3 100 signatures. Les élus de l'Union régionale des professionnels de santé (URPS) et la CSMF souhaitent dialoguer avec la direction de la Caisse pour trouver une solution.
Contactée par le « Quotidien », la direction de la CPAM 74 n'a pu être jointe.
Dans un article publié par nos confrères du « Dauphiné », Sandrine Cabot, directrice de la CPAM de la Haute-Savoie a estimé que cette mesure permettrait « de réduire les coûts d'affranchissement de 30 000 euros par an ». « Les médecins n'auront à se déplacer qu'une fois par mois », a-t-elle ajouté.
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