Il y a six mois, Nicolas Sarkozy consacrait quatre pages sur 260 à la santé dans « La France pour la vie », premier opus préparatoire à la primaire à droite pour 2017, prévue le 20 et 27 novembre. Dans « Tout pour la France », nouvel ouvrage paru à la mi-août, l'ex-patron des Républicains (LR) récidive en détaillant son programme santé sur… une dizaine de pages sur 230.
Si l'ancien locataire de l'Élysée privilégie les thématiques de l'identité, de l'immigration et de la fiscalité, cela ne l'empêche pas de réaffirmer ses convictions sur la santé, ne serait-ce que pour s'ériger contre la politique du gouvernement et la loi de santé en particulier.
Le tiers payant généralisé, c'est toujours non
Sans surprise, Nicolas Sarkozy réaffirme autant son « attachement » à la médecine libérale que son opposition totale au tiers payant généralisé, processus « désastreux » qu'il abrogera « immédiatement » s'il est élu. Sous son autorité, la médecine libérale sera bien la « priorité » du prochain quinquennat.
Comme il l'avait annoncé au « Quotidien », Nicolas Sarkozy rappelle sa volonté de lier la rémunération des professionnels libéraux à la densité médicale du secteur. « Le même acte pourrait être rémunéré différemment selon qu'il ait été exécuté dans une zone de désertification médicale ou dans l'un des quartiers de nos grandes villes », indique-t-il.
L'ancien chef de l'État préconise également la création d'un forfait lié à la prise en charge des quelque 15 millions de patients atteints de pathologies chroniques. En parallèle, il conditionne le remboursement de la prise en charge à 100 % par la Sécurité sociale au « respect » des traitements médicaux.
Par ailleurs, si le milliard d'euros du plan « médecine libérale 2020 » promis au printemps n'apparaît plus explicitement au tableau des promesses électorales, la suppression de l'aide médicale d'État est en revanche bien présente.
Indépendance des hôpitaux
Concernant l'hôpital, Nicolas Sarkozy souhaite apporter le plus d'autonomie possible aux établissements. Chacun sera libre de choisir « ses équipes médicales, ses spécialités propres à exercer, la durée du temps de travail du personnel au-delà des 35 heures, le nombre de lits dont ils disposeront ». Les urgences hospitalières se concentreront sur les cas graves. Les urgences « courantes » seront encadrées par des médecins libéraux « dans le cadre d'un partenariat local ».
Si les critères de qualité ne sont pas atteints, les agences régionales de santé (ARS) pourront décréter une mise sous administration provisoire, prévient l'ex-président des Républicains.
Tous azimuts, Nicolas Sarkozy propose aussi la relance d'un plan Alzheimer, d'un plan cancer et d'un plan autisme. La « redoutable problématique » de la dépendance et du grand âge conduira enfin à engager la création d'une « véritable cinquième risque au sein de la Sécurité sociale ».
300 000 postes de fonctionnaires en moins
Au chapitre du financement de la protection sociale, Nicolas Sarkozy ne revient pas sur la réforme de la TVA sociale. Il privilégie une stratégie de réduction drastique des dépenses publiques « de 100 milliards d'euros sur le prochain quinquennat ». Il souhaite que le versement des prestations sociales (sous la forme d'une aide unique) soit conditionné à la présence sur le territoire depuis plus de cinq ans. « La fraude sera traquée sans faiblesse », insiste-t-il.
La suppression de 300 000 postes de fonctionnaires et le non-remplacement d'un départ à la retraite sur deux seraient à ses yeux autant de mesures d'économies « considérables ». Sans doute conscient du caractère explosif de telles annonces, Nicolas Sarkozy relativise : « L'alternance de 2017 ne constituera donc pas le grand soir de l'État ou de la fonction publique. »
« Tout pour la France », Nicolas Sarkozy, Plon, 18 euros, 232 pages, août 2016.
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