Renouvellement oblige, 170 sièges sur les 348 que compte le Sénat seront soumis au vote des grands électeurs ce dimanche 24 septembre. De nombreux médecins figurent parmi les candidats sur les listes présentées dans les 44 régions concernées.
Le Sénat compte actuellement 17 praticiens dans ses rangs. Huit d'entre eux, élus en 2014 ne participeront pas au renouvellement, quatre autres ne rempileront pas. En revanche, cinq médecins ont choisi de remettre leur siège en jeu.
Continuer à exercer pour ne pas être déconnecté
« La pression monte à l'aube de l'échéance électorale. Nous avons le nez dans le guidon », résume le Dr Jean-François Rapin, 51 ans, tête de liste Les Républicains-Union des démocrates et des indépendants (LR-UDI) dans le Pas-de-Calais. Élu depuis 15 ans à la mairie de Merlimont, le Dr Rapin a pris ses fonctions de sénateur début 2016 après la démission de Natacha Bouchard, maire de Calais. Il jongle avec son exercice de généraliste à un rythme de deux demi-journées par semaine. Un moyen d'entendre les besoins de la population et de garder les pieds sur terre grâce aux liens qu'il a tissés en région. « Si on n’a pas ça et que l'on reste que dans l'hémicycle on est vite déconnecté », admet-il.
Sa première mais courte expérience l'a passionné. « On a toujours l'image du Sénat comme un élément de politique de reclassement de fin de carrière ça n'est pas du tout le cas ! On m'a fait confiance et j'ai travaillé sur plusieurs dossiers », confie-t-il. Parmi ses batailles, la désertification médicale reste l'un des sujets les plus « préoccupants des élus locaux en milieu rural. »
Même constat chez le Dr Catherine Génisson, 68 ans, anesthésiste-réanimateur à la retraite depuis peu, qui se présente sous la bannière socialiste (4e position) dans le Pas-de-Calais. Elle n'a jamais coupé le cordon avec son exercice de praticien. « J'ai toujours exercé à l'hôpital d'Arras où je prenais les gardes le week-end, précise-t-elle. L'hôpital, c'est l'école de la vie. Nous voyons toute la diversité sociale. » Selon elle, son métier de médecin lui a permis de garder « une force d'écoute importante » ainsi que « des relations fortes avec son milieu de travail ». Entrée dans la vie politique en 1997, le Dr Génisson a siégé 10 ans à l'Assemblée nationale avant d'être élue en 2011 au Sénat.
La santé, sujet de prédilection
Elle œuvre à la commission des affaires sociales et a travaillé sur les thématiques liées à la santé, le social ou encore l'égalité homme-femme. Lors de son dernier mandat, elle s’est investie sur le projet de loi sur le financement de la Sécurité sociale (PLFSS), la coopération inter-professionnelle avec le Dr Alain Milon (LR, Vaucluse) ou encore le fonds de solidarité vieillesse. Son dernier rapport sur les urgences hospitalières, corédigé avec le sénateur-médecin, le Dr René-Paul Savary a fait parler de lui.
Le Dr Savary fait lui-même partie des médecins qui ne rendront pas leur tablier. Tête de liste LR-UDI dans la Marne, ce généraliste de 64 ans à la retraite a acquis une expérience politique et un réseau importants. « Le fait d'être médecin apporte une valeur ajoutée, avoue-t-il. La nouvelle ministre de la Santé, Agnès Buzyn a réuni les médecins-sénateurs dès qu'elle a pris ses fonctions pour prendre leur avis sur différents sujets ». Des moments clés « qui nous permettent de faire remonter nos positions », poursuit-il. Intégré dans la commission des affaires sociales, le Dr Savary a lui aussi travaillé sur les derniers budgets de la Sécu, la loi de santé ou encore la loi Claeys-Leonetti sur la fin de vie. Et même si le Dr Savary a rendu les clés de son cabinet, son plus beau métier « restera celui d'avoir été généraliste ».
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