LA 18E UNIVERSITÉ D’ÉTÉ de la CSMF qui s’est achevée dimanche s’est déroulée à un moment stratégique. En pleine négociation sur l’encadrement des dépassements d’honoraires, à la veille des débats parlementaires sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2013 et dans la perspective d’un projet de loi annoncé sur l’accès aux soins, quelque 150 cadres du syndicat se sont réunis à Cannes avec la volonté d’en savoir plus sur les projets du gouvernement pour la médecine libérale.
Le bruissement des calculettes de Bercy.
En clôture de ce rassemblement, hier, le président de la CSMF Michel Chassang a fait part à Marisol Touraine de « l’inquiétude » croissante de la profession. Ce mot est revenu une dizaine de fois dans son discours, signe de temps troublés.
Premier dossier brûlant : les négociations visant à encadrer le secteur II. Le Dr Chassang s’est déclaré prêt à négocier un contrat d’accès aux soins incitatif, qui permettrait d’en « finir avec les dépassements d’honoraires abusifs », de diminuer le reste à charge des patients et de revaloriser les actes aux tarifs opposables. « Mais nous ne livrerons pas nos confrères de secteur II à l’arbitraire des directeurs de caisses », a affirmé le leader de la Confédération, qui refuse de voir apparaître une « nouvelle variété de délit statistique ».
Alors que le Parlement débattra en octobre du PLFSS, Michel Chassang redoute déjà « le bruissement des calculettes de Bercy ». « Nous seront attentifs sur la progression de l’ONDAM de ville et attendons qu’il soit supérieur à celui de l’hôpital », a-t-il réclamé. La CSMF a appelé le gouvernement à ne pas engager de nouvelles baisses tarifaires contre les radiologues et les biologistes. Elle a demandé la suppression des stabilisateurs économiques qui repoussent de 9 mois toute revalorisation tarifaire décidée par la convention. Michel Chassang a également dénoncé la proposition de la Cour des comptes de supprimer la participation des caisses aux cotisations sociales des médecins conventionnés. « Cette décision porterait un coup fatal à la convention et rendrait aux médecins une totale liberté tarifaire », a-t-il prévenu.
« NS » manuscrit, disposition imbécile.
Profitant de la première visite de la ministre de la Santé à l’université de la CSMF, le Dr Chassang a réclamé la fin du harcèlement administratif des caisses sur les prescriptions des médecins. « Très clairement, nous refusons que la mention "NS" soit portée de façon manuscrite sur l’ordonnance », a-t-il précisé, fulminant contre une « disposition imbécile » à l’heure de l’informatisation des cabinets médicaux.
Au terme de son intervention, le Dr Chassang a demandé à Marisol Touraine de nouer un « pacte de confiance » avec la médecine libérale, construit sur le dialogue et la négociation. Une manière de dire à la ministre de la Santé qu’il n’y a pas que l’hôpital dans le système de santé.
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