La fin de la médecine libérale ?

Publié le 16/11/2017
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Je suis un médecin généraliste de 64 ans, exerçant en libéral dans un cabinet de groupe de deux médecins. Nous avons assuré une permanence de soins pour nos patients pendant 30 ans et toutes nos gardes. À 64 ans, je prends encore mes gardes ! Mon associé est parti en retraite le 30 septembre. Vainement, j'ai cherché un nouvel associé : la patientèle était donnée…

Le profil médical a changé en 30 ans. Notre génération des 50-60 ans et masculine à 75 %. Nous travaillons 60 heures par semaine. La génération actuelle des médecins sortant de la faculté est à 80 % féminine et ne peut pas faire plus de 35 heures. Financièrement, un revenu libéral à 35 heures par semaine n'est pas concurrentiel par rapport à un poste de salariés à 35 heures par semaine, sans compter l'agrément d'être libéré des tâches administratives et comptables, et la différence de protection sociale…

Les décideurs politiques envisagent de multiplier les maisons médicales. Mais avec quels médecins ? Le tableau de garde du Calaisis est passé de 100 à 65 inscrits en 2016 dont 15 avec 60 ans ou plus et la moitié plus de 55 ans ! Devant l'extinction de la médecine libérale de proximité, les responsables de la santé seront donc amenés à créer des « dispensaires » ou maison médicale avec des médecins salariés à 35 heures par semaine.

Docteur François Lambert, Calais (62)

Source : Le Quotidien du médecin: 9619