La France a un train de retard sur l'utilisation des réseaux sociaux surtout en matière de santé.
C'est l'avis de Denise Silber, fondatrice de « Doctor 2.0 and you », un congrès annuel organisé à Paris sur la santé digitale et destiné aux professionnels de santé.
Seuls quelques hôpitaux français franchissent le cap des plusieurs milliers de followers sur Twitter, observe Denise Silber. C'est le cas de l'hôpital Necker, Gustave Roussy et du CHU de Limoges cumulant plus de 5 000 followers. Toutefois, le nombre de tweets publié et leur fréquence sont variables, oscillant entre moins d'un millier et plus de 3 000 depuis 2010.
À l’inverse, les hôpitaux universitaires de Genève (HUG) sont très présents sur les réseaux sociaux. Selon Denise Silber, l'hôpital suisse a adopté la bonne démarche en étant actif sur plusieurs canaux (Facebook, Twitter, Youtube, Google+, Linkedin) sur lesquels ils interviennent quotidiennement. « L'hôpital réalise un travail d'écoute social. C'est une veille sur les réseaux sociaux afin de savoir ce que le public dit d'eux », analyse Denise Silber. L'utilisation des réseaux sociaux permet également de mieux cerner les attentes des patients.
Une vitrine pour les établissements
Les vidéos, que les hôpitaux universitaires de Genève réalisent régulièrement et postent sur Youtube, sont ludiques et pédagogiques. Elles détaillent notamment le fonctionnement des IRM, expliquent le déroulement d'interventions (anesthésie péridurale…) ou encore retracent le parcours de soins d'un enfant au sein de l'hôpital. Certaines vidéos ont été visionnées plus de 800 000 fois par le public. Pour en arriver là, la direction a d'abord planifié il y a trois ans une formation en interne pour l'ensemble des professionnels de santé dans le but d'expliciter l'intérêt de leur présence sur les réseaux sociaux. Aujourd'hui, une dizaine de médecins participent volontairement à leur utilisation quotidienne au sein des HUG et une centaine d'autres ont déjà été formés. Mais il faut du temps pour devenir influent et pour que les réseaux deviennent utiles, explique Denise Silber. « Les réseaux sociaux ont leur place dans la santé mais si les établissements ne s'occupent pas eux-mêmes de leur présence sur les réseaux, ce sont les usagers qui le feront à leur place », conclut-elle.
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