Foison de services médicaux
« Pas un jour ne passe sans qu’une nouvelle application ou un nouveau site Internet de conseils ne voit le jour », remarque médusé un spécialiste du secteur. Mesdocteurs.fr vient de lever, en janvier 2016, 1,2 million pour financer leur plate-forme de conseils apportés par des médecins. Autre nouvelle plate-forme : DirectoDoc propose depuis septembre un service qui est, cette fois-ci, assuré par son propre médecin. Lorsqu’il aura une question de santé, le patient s’identifiera et activera une demande de rappel. Son médecin recevra une notification sur ses écrans. Dès qu’il sera disponible, le praticien contacté déclenchera d’un simple clic la mise en relation téléphonique. L’échange aura alors lieu et le patient obtiendra la réponse à sa question. Le médecin percevra alors une rémunération de son patient qui varie de 4 à 8 euros selon le profil du praticien. La conversation ne peut dépasser 15 min, mais, dans les faits, elle se limite souvent à 4 min. « Les professionnels de santé qui proposent cette prestation de services peuvent être des généralistes, des médecins diététiciens ou des spécialistes comme des pédiatres ou pneumo-allergologues, qui sont souvent éloignés du domicile du patient et peuvent ainsi garder le contact facilement avec eux », explique Typhaine Servant, président fondateur de DirectoDoc.
Par ailleurs, depuis le 1er décembre, dans certains établissements hospitaliers comme le groupe Confluent à Nantes, « à sa sortie de l’hôpital ou de la clinique, le patient recevra gratuitement le service DirectoDoc pour pouvoir recontacter son équipe soignante de chez lui. Ce qui lui permet d’améliorer la qualité du retour à domicile. En effet, 36 % des patients ont une question de santé lorsqu’ils rentrent chez eux et 95 % d’entre eux souhaitent justement la poser à leur équipe soignante », poursuit T. Servant. « Avec DirectoDoc, nous enregistrons deux fois plus de patients très satisfaits quant à la qualité de leur retour à domicile », constatent les responsables.
Des offres déjà éprouvées
Si le concept fait aujourd’hui des émules, il a déjà été éprouvé par certains prestataires comme MedecinDirect qui a, aujourd’hui, cinq ans d’existence et 1 million de bénéficiaires. Ses solutions médicales sont proposées via sa plate-forme web sécurisée pour le patient qui passe par sa compagnie d’assurances, sa complémentaire santé ou son entreprise. Elles sont également destinées aux associations de patients. Le prestataire de services médicaux vient compléter en amont ou en aval la consultation dans un cabinet médical. Ses praticiens apportent 50 % de réponses en médecine générale, 50 % en spécialité dont les plus demandées sont la dermatologie et la gynécologie.
« Le service est gratuit pour les patients, rappelle Marc Guillemot, cofondateur de MedecinDirect. C’est toujours la mutuelle de l’assuré, sa complémentaire ou son entreprise qui prend en charge le coût des conseils médicaux prodigués par les médecins de MedecinDirect. La plate-forme compte 30 médecins en exercice, libéraux ou travaillant en milieu hospitalier, dont 25 sont des spécialistes. Aucun d’entre eux n’est salarié. »
Certaines offres suscitent la polémique
D’autres offres ont reçu un accueil plus mitigé de la part des professionnels de santé. Ainsi Deuxiemeavis.fr qui, comme son nom l’indique, propose un deuxième avis médical prodigué par des professionnels exerçant en France et reconnus pour leur expertise sur une maladie particulière. Le site Internet propose d’ailleurs aux médecins de postuler pour être référencé comme médecin expert d’une maladie, en apportant de l’information, ou bien, de rejoindre l’équipe des médecins experts qui rendent un deuxième avis en ligne. Pour le patient, ce service a un coût élevé de 295 €, afin de rémunérer l’avis du médecin. Il pourrait être aussi pris en charge par des complémentaires santé. Ce concept divise les médecins, certains d’entre eux estimant que ce service est déjà assuré par les médecins à un coût bien inférieur. D’aucuns craignent une dérive vers un marché de la santé, discriminant les patients sans mutuelle.
Christine Colmont
Jusqu’à quatre fois plus d’antibiotiques prescrits quand le patient est demandeur
Face au casse-tête des déplacements, les médecins franciliens s’adaptent
« Des endroits où on n’intervient plus » : l’alerte de SOS Médecins à la veille de la mobilisation contre les violences
Renoncement aux soins : une femme sur deux sacrifie son suivi gynécologique