Un tiers des médecins en activité dans les pays de l’organisation de la coopération et de développement économique (OCDE), étaient âgés de plus de 55 ans en 2013. L'Italie est encore plus directement touchée par le vieillissement de ses praticiens. L’an dernier, un seuil fatidique a été franchi : 50 % des médecins en activité dans les hôpitaux et les centres de santé polyvalents ont largement dépassé le cap de la cinquantaine selon les chiffres publiés par Fp-CGIL, la première confédération syndicale des médecins italiens. « En 2014, sur 112 000 praticiens en exercice dans le secteur hospitalier, 49 % avaient plus de cinquante-cinq ans. Cette année, ce chiffre dépassera les 55 % » affirme le Dr Massimo Crozza, secrétaire général de Fp-CGIL. Selon les estimations du syndicat réalisées à partir du tableau annuel des salaires dans la fonction publique publié par le ministère du Trésor, le nombre de médecins de plus de cinquante ans a quadruplé dans le secteur public en l’espace de douze ans.
« Le blocage des recrutements, le rehaussement de l’âge légal du départ en retraite et le gel des postes après ces départs, sont à l’origine de ce phénomène inquiétant notamment dans les urgences, l’un des secteurs les plus touchés par le vieillissement de la population médicale », ajoute Massimo Crozza.
Dans l'attente de la relève
Selon ce rapport, deux secteurs sont particulièrement touchés par ce phénomène : les urgences et les services de garde médicale nocturne où 20 % des médecins ont plus de soixante ans. Pour les syndicats, ce critère entraîne une progression du facteur de risques liés à la fatigue notamment des équipes de nuit.
Compte tenu toutefois des perspectives budgétaires gouvernementales, la situation risque de perdurer. Le plan de recrutement de 13 000 médecins annoncé à la rentrée par le ministère de la Santé est déjà partiellement plombé par le ministère de l'Économie qui annonce un nouveau tour de vis pour remettre les comptes publics à flots.
À cela s’ajoute le manque de places dans les hautes écoles de spécialisation qui appliquent toujours le numerus clausus. Enfin, l’absence de jeunes spécialistes, certaines branches comme l’anesthésie et la réanimation étant considérées comme peu attractives. Pour combattre l’inquiétant vieillissement de la population médicale et remplacer les 70 000 prochains départs en retraite étalés sur la période 2017-2026, les syndicats de médecins réclament un changement de politique. Une mission délicate pour l’exécutif qui doit tenir compte des recommandations de Bruxelles sur les déficits publics.
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