Depuis quatre ans, le collectif « Femmes de santé » distingue des femmes porteuses de projets innovants et d'initiatives marquantes dans le secteur. Comme l'an passé, treize personnalités aux profils très différents ont été élues parmi 60 noms présélectionnés par les 2 100 membres du collectif.
Quatre médecins figurent parmi les femmes mises à l'honneur. La Pr Marion Leboyer est distinguée pour son projet de création d’un institut de médecine personnalisée en psychiatrie. En 2021, la psychiatre à l'Université Paris Est Créteil (UPEC) à Créteil, qui dirige le département universitaire de psychiatrie et addictologie (DMU IMPACT) des Hôpitaux Universitaires Henri-Mondor (AP-HP), avait été récompensée du Grand Prix Inserm pour le caractère novateur de ses travaux visant à améliorer le traitement de la schizophrénie, de la dépression, des troubles bipolaires et de l'autisme.
Pr Marion Leboyer
Médecin généraliste, la Dr Béatrice Carton, a été distinguée pour sa défense de la voix des professionnels de santé exerçant en milieu pénitentiaire, avec une association qui regroupe les acteurs de santé isolés du fait de leur lieu d’exercice et engagés auprès des détenus. Elle est responsable d'une unité en milieu pénitentiaire lié au centre hospitalier de Versailles. « Les professionnels en prison se mobilisent pour leurs patients, ce qui nécessite un dynamisme sans faille et des capacités d’adaptation constantes », souligne-t-elle.
Dr Béatrice Carton
Parcours de soins plus sécurisant
La Dr Frédérique Forestier, chirurgienne sénologue en cancérologie, coordonnatrice de l’unité de chirurgie ambulatoire du Centre Henri-Becquerel (Rouen), a été récompensée pour son outil de coordination Diaspad-CHB (Dispositif infirmier d'accompagnement et de suivi post-ambulatoire à domicile du Centre Henri-Becquerel) pour accompagner les patientes atteintes de cancer du sein à domicile. L'objectif est « d'accroître le taux de chirurgie mammaire ambulatoire en structurant et sécurisant le parcours du patient, par le développement de la coopération avec les infirmiers libéraux et la création d'un poste d’IDE (Infirmier diplômé d’État) coordinateur », explique-t-elle.
Dr Frédérique Forestier
Le collectif a enfin primé la Dr Chrysoula Zacharopoulou, chirurgienne gynécologue, pour son combat contre l'endométriose. La députée européenne avait notamment rédigé un rapport proposant une stratégie nationale contre cette maladie. « Le combat contre l’endométriose part de très loin, explique-t-elle. L’endométriose n'était que le sujet des femmes qui en souffraient et de quelques spécialistes parmi les professionnels de santé. En tant que gynécologue, j’ai pu partager des moments d’écoute et de dialogue intimes avec de nombreuses patientes. J’ai moi-même souffert de la difficulté de traiter une maladie aussi complexe. J’ai donc voulu agir pour faire sortir l’endométriose de l’ombre. En 2016, avec le soutien de multiples acteurs, nous avons lancé la première campagne nationale de sensibilisation avec le slogan "les règles c’est naturel, pas la douleur". »
Dr Chrysoula Zacharopoulou
D'autres figures du monde de la santé ont été mises à l'honneur comme Nathalie Delphin, présidente du syndicat des femmes chirurgiennes-dentistes (SFCD). Elle œuvre en faveur de la prise en charge financière des séquelles bucco-dentaires des victimes de violences intrafamiliales.
Quant à Pauline Oustric, elle est la co-fondatrice de l'association #AprèsJ-20. Docteure en psychobiologie, directrice de recherche chez My Robotics, elle se bat pour une meilleure prise en compte des patients atteints de Covid long.
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