C'est un tandem qui est monté ce 10 mai sur le podium du 2e Hackathon de l'Assurance-maladie. Organisé sur le thème de l'usage du médicament, cet événement présidé par Nicolas Revel, directeur de la CNAM, a récompensé deux applications pour smartphones. L'une est destinée à assister les praticiens dans leurs prescriptions, l'autre à aider les patients à mieux observer leur traitement.
En tout, 42 projets ont été examinés par l'Assurance-maladie depuis décembre dernier. Mais seuls cinq sont arrivés en finale. Premier lauréat, le cabinet de conseil Jalma, pour son application Observ'am, dédiée aux patients en thérapie orale en cancérologie.
Observ'am suit le patient dans sa prise de médicaments, l’informe des effets secondaires, et le conseille sur la gestion des éventuelles interactions médicamenteuses. L'application rappelle à son utilisateur de prendre son traitement à l'heure adéquate, et s'assure régulièrement que le nombre d'unités restant correspond bien aux prises antérieures. Quotidiennement, elle interroge le patient sur son ressenti vis-à-vis des traitements qu'il prend, lui prodigue des conseils, et peut envoyer l'historique des informations collectées chaque jour à un médecin traitant ou à un proche.
Des décrochages avant un an de traitement
« Dans ce type de pathologie, assurent les développeurs d'Observ'am, la période de plus fort risque de décrochage du traitement se situe dans les 7 à 10 premiers mois. » Raison pour laquelle Observ'am est simple d'utilisation, ergonomique et évite toujours un jargon médical qui peut rebuter le patient. De plus, des conseils lui sont prodigués quotidiennement, tant sur son état de santé que sur la marche à suivre en cas d'oubli du traitement.
Autre co-lauréat du Hackathon, l'application Trackmedoc, développée par un groupe d'informaticiens indépendants. L'application, couplée à un site Web, permettra à terme à tout médecin de comparer sa pratique de prescription à celle de ses pairs. Elle s'appuie sur les bases de données Open Medic de l'assurance-maladie, de Thesorimed, de Vidal, et sur les fichiers anonymisés de prescriptions individuelles d'une centaine de médecins (spécialistes et omnipraticiens).
Comparer ses habitudes de prescription
Avec Trackmedoc, un généraliste va pouvoir comparer ses habitudes de prescription, par exemple en matière d'hypercholestérolémie, à celles d'un cardiologue. Ou en matière de dépression à celles d'un psychiatre.
« Nos premiers résultats sont très encourageants » sur l'utilité d'un tel dispositif, se félicitent les développeurs. Leur application met selon eux en évidence que chaque médecin prend différemment en charge une même pathologie. Pour eux, le débat confraternel entre utilisateurs du dispositif « aboutira certainement à une amélioration de l'usage du médicament par chacun des utilisateurs ».
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