Dans sa feuille de route pour 2018 (charges et produits), l'assurance-maladie entend une nouvelle fois améliorer la pertinence des prescriptions de transports sanitaires et d'indemnités journalières (IJ). Plus de 200 millions d'euros pourraient être économisés grâce à des pratiques plus efficientes.
Les dépenses de transports ont dépassé quatre milliards d'euros en 2015, soit 2,4 % de l'ONDAM – l'hôpital en étant le principal prescripteur (plus de 60 % des bons de transports). La CNAM veut poursuivre l'an prochain les actions engagées telles que la diffusion des fiches repères, le rappel systématique des règles de prise en charge ainsi que l'accompagnement des établissements « hors des clous » avec le contrat d’amélioration de la qualité et de l’organisation des soins. Côté finances, à terme, les dépenses de transport pourraient être transférées au budget des établissements.
Selon la CNAM, avec 10 % des trajets en ambulance remplacés par des trajets en taxi ou en véhicule sanitaire léger, l'économie pourrait atteindre à 50 millions d'euros par an, (ville et hôpital confondus). Concernant les patients dialysés, si les établissements fortement prescripteurs s'alignent sur le taux standardisé par âge, 22 millions d'euros d'économies seraient possibles.
Au total, l'assurance-maladie certifie que « 160 millions d'euros d'économies sont attendus en 2018 sur les transports, dont 100 millions sur les prescriptions des établissements de santé ».
Programme sur les lombalgies
Les indemnités journalières (IJ) ne sont pas oubliées. Depuis 2015, plus de 16 000 généralistes identifiés comme des gros prescripteurs ont été accompagnés par l'assurance-maladie (entretiens). Les médecins les plus « atypiques » sont placés sous procédure de mise sous objectif (MSO) ou même de mise sous accord préalable (MSAP). Pour plus de la moitié d'entre eux, les prescriptions d'IJ ont baissé de 20 %, affirme la caisse. Des campagnes d'information thématiques ont été développées. Un programme national sur la lombalgie sera lancé à l'automne 2017.
Une expérience dans une dizaine de caisses primaires consiste en la mise en place d'agents « facilitateurs » faisant le lien entre l'assuré, le médecin traitant, le médecin-conseil, la médecine du travail et les services sociaux.
Quelque 100 millions d'euros sont espérés en 2018. Si les médecins les plus prescripteurs diminuaient d'un seul jour la durée des IJ par patient après un accompagnement renforcé, 40 millions d'euros pourraient être épargnés.
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