CONTRAIREMENT aux idées reçues, l’exercice libéral a encore de beaux jours. Selon une enquête de l’URPS et l’ARS Bourgogne auprès de 169 internes de la faculté de Dijon, jeunes installés depuis moins de 5 ans dans la région, remplaçants, et professionnels ayant dévissé leur plaque, les « valeurs » du secteur libéral, en tout cas, n’ont pas perdu leur charme. « Cette activité attire encore en raison de l’absence de hiérarchie et par la liberté de choix du lieu d’installation, du choix des associés et collaborateurs, de l’amplitude du temps de travail, des horaires », explique le Dr Dominique Petit-Perrin, président de l’URPS médecins libéraux de Bourgogne. Près de la moitié des internes dijonnais interrogés déclare vouloir s’installer en libéral, essentiellement en cabinet de groupe, et 20 % d’entre eux opteraient pour l’exercice mixte. Quant aux nouveaux médecins installés en ville, Ils plébiscitent la qualité de la relation avec le patient, l’autonomie de l’exercice, et la diversité du métier.
Banaliser les stages.
Mais d’autres critères - déjà identifiés dans plusieurs rapports - nuancent fortement l’attrait du libéral aux yeux des jeunes.« Nos jeunes confrères rééquilibrent leurs sujets de préoccupation par rapport à leurs aînés pour qui le travail était le sujet prioritaire. Un triptyque se fait jour : famille, travail, loisirs », analyse le Dr Petit-Perrin. La qualité de l’environnement extraprofessionnel est désormais une des clés de l’installation. Les internes considèrent comme des freins significatifs à l’exercice libéral l’isolement professionnel et un mauvais environnement extraprofessionnel. La politique d’aménagement du territoire est ici en cause. Les jeunes médecins déjà installés et les remplaçants se plaignent, eux, du temps de travail trop important, de la gestion du cabinet, et de l’insuffisance de la protection sociale. « On observe un phénomène générationnel que l’on pourrait qualifier de refus de la contrainte », explique le Dr Petit-Perrin.
Pour renforcer l’intérêt du secteur libéral, l’URPS médecins libéraux recommande de banaliser les stages en milieu libéral au cours du cursus et de développer des formations à la gestion comptable d’un cabinet. Les libéraux appellent également les pouvoirs publics à améliorer la protection sociale, d’autant plus rapidement que la profession se féminise.
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