Les Français veulent que la problématique de la santé soit mise en avant dans le débat en vue de l'élection présidentielle 2017, selon une enquête* IPSOS réalisée pour le Think Thank « Imaginons la santé » (LIR) présentée ce mercredi à Paris, lors d'une table ronde. Pour 69 % des sondés, il est nécessaire de réformer le système de santé dès le prochain mandat présidentiel (pour 45 %, il s'agit même d'une urgence).
Les Français considèrent que la situation est préoccupante en matière d'accès aux soins. En particulier, neuf Français sur dix s'inquiètent de l'avenir de la démographie médicale. Près de 85 % d'entre eux s'alarment des délais d'obtention de rendez-vous avec un médecin spécialiste et 76 % sont préoccupés par les délais relatifs aux examens (IRM, scanner, etc.). Enfin, l'accessibilité à un médecin généraliste le soir et le week-end s'est détériorée pour 63 % d'entre eux.
Pour autant, les trois quarts des sondés sont satisfaits de leurs consultations (informations, échange et écoute) avec leur praticien et des traitements prodigués.
La crainte des déremboursements
81 % des Français estiment que la santé n'occupe pas, à ce stade, une place assez importante dans le cadre de la présidentielle 2017. Les attentes sont fortes au sujet de l'avenir du système de santé et de la qualité de prise en charge des patients.
En cas d'absence de réforme lors du prochain quinquennat, plus de 90 % des personnes interrogées redoutent un déremboursement de nombreux traitements, une augmentation du reste à charge et le développement d'une médecine à deux vitesses.
Pour le dossier partagé et la délégation de tâches
Sur le fond, trois quarts des participants sont favorables au partage de leurs données de santé avec les praticiens qui les suivent. Une personne sur deux accepterait que les données collectées par des objets connectés soient également accessibles aux praticiens. Enfin, près de 70 % des Français sont prêts à téléphoner ou échanger par mail pour leur suivi.
Afin d'améliorer l'accès aux soins, la majorité des Français approuvent la mise en place de cabinets pluridisciplinaires. Ils soutiennent également la délégation de tâches vers les infirmières (77 %), les opticiens (63 %) et, dans une moindre mesure, vers pharmaciens (55 %).
Lors de la table ronde qui accompagnait la présentation de ce sondage, Pascal Chauvet, infirmier libéral et vice-président de la Fédération française des maisons et pôle de santé (FFMPS), a rappelé que l'élargissement des compétences des infirmiers (et la mise en place de pratiques avancées) est l'une des pistes envisagées à court terme. « Les infirmiers sont à bac + 3, les médecins à bac + 10. Il faudrait créer des parcours à mi-chemin ou créer des doctorats en soins infirmiers », explique-t-il.
D'autres pistes ont été évoquées lors du débat, dont la structuration du premier recours, les nouveaux modes de rémunération et le déploiement du DMP.
* Sondage réalisé auprès de 2 000 personnes selon la méthode des quotas entre le 27 et 31 mai 2016
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