La très mauvaise blague d’un médecin généraliste du Havre a fait des vagues le long des quais du grand port de la Manche.
Le Dr Thierry Lecoquierre vient de faire l'objet d'un rappel à la loi par le procureur pour « incitation au crime ou au délit », après la publication sur le site « Le Plus de l'Obs », en décembre dernier, d'une tribune anti-Front national.
Il faut dire que le médecin n'avait pas fait dans la dentelle. « La femme frontiste n’apparaît pas moins mammifère que les autres femmes, même si on la sait nantie d’un cerveau reptilien plus proéminent que la moyenne », commençait son texte controversé, depuis retiré du site.
« Puisqu'elle nous donne la recette pour métisser le bleu Marine, utilisons-la contre son camp. Maîtrisons sexuellement les petites frontistes décérébrées et engrossons-les sans hésiter pour la survie d’une humanité souriante… », écrivait le médecin généraliste havrais avant de continuer : « Haro sur la croupe offerte ! Comme elles sont sottes, les choses devraient être aisées… »
Bientôt convoqué par l'Ordre régional
Cet article se voulait satirique. C'est raté. Sa publication a déclenché un maelstrom sur les réseaux sociaux. « Nous avons reçu un flot de lettres de protestation et de plaintes », explique le Dr Patrick Demais président de l’Ordre des médecins de Seine-Maritime. Ce texte a été dénoncé par de nombreux internautes comme une incitation au viol.
« Vous imaginez le scandale si le journal "Minute" avait publié un papier expliquant qu’il faut violer les femmes africaines pour les inciter à quitter la France ? Le torrent médiatique et politique aurait tout emporté et des mesures judiciaires auraient immédiatement été prises… », s'emporte un militant frontiste. D'autres internautes se sont offusqués de la publicité faite avec cette affaire au parti d'extrême droite.
Le conseil départemental de l'Ordre de Seine-Maritime a décidé de se constituer plaignant. L’Ordre régional des médecins de Normandie doit maintenant se prononcer sur le sort professionnel du Dr Lecoquierre.
Bad buzz, insultes et menaces
Abasourdi par l’ampleur prise par l'affaire, le médecin refuse toute rencontre avec la presse avant que la décision de la justice ordinale ne soit prise. Le bâtonnier du barreau du Havre, Olivier Jougla, représente le médecin. Il raconte que son client croule sous les appels téléphoniques insultants et a fait l'objet de menaces de mort. Le cabinet du médecin a été tagué.
Sur Twitter, le praticien a tenté d'expliquer ses intentions. « Amis, j’avais écrit un papier ironique appelant au métissage des cultures et non pas évidemment au viol… »
« Je vous rappellerai dès que les choses seront terminées », nous a finalement promis le médecin, lors d’une courte conversation téléphonique.
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