Plusieurs chantiers attendent le gouvernement sur le front des comptes sociaux.
À court terme, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2018, qui sera débattu à l'Assemblée nationale du 24 au 27 octobre, marquera la première étape du plan d'économies de 15 milliards d'euros sur cinq ans pour l'assurance-maladie. Emmanuel macron s'est engagé sur un taux de croissance des dépenses de santé (ONDAM) de 2,3 % « en moyenne » sur le quinquennat, qui suppose des efforts soutenus par rapport à la pente naturelle des dépenses (4 %) ; reste à savoir si le gouvernement enverra immédiatement un signal de rigueur au secteur et s'il accordera la priorité aux soins de ville, comme le réclament les praticiens libéraux pour concrétiser le virage ambulatoire. D'ores et déjà, la CNAM a préconisé pour 2018 un plan d'économies de près de deux milliards d'euros qui n'inclut pas les mesures spécifiques sur les prix des produits de santé et la régulation gouvernementale du médicament (clauses de sauvegarde sur le chiffre d'affaires) ou certaines dispositions touchant la sphère hospitalière (gel de crédits). Bonne nouvelle cependant : la consommation de soins de ville en 2017 a été moins dynamique que l'an passé sur le premier semestre, ce qui limite les risques de dérapage. L'objectif du gouvernement est de rétablir l'équilibre des comptes à l'horizon 2020.
Autre vaste réforme sur les rails : la fin du régime de protection sociale des indépendants (RSI), supprimé officiellement le 1er janvier 2018 et adossé au régime général de la Sécu en deux ans. Pour la profession, la disparition du RSI n'est pas anodine. Les syndicats ont d'abord soulevé le cas des médecins de secteur II relevant de ce régime avec le risque d'un alourdissement des charges. Quant au mécanisme de neutralisation de la hausse de la CSG, les syndicats médicaux y estiment pour l'instant que le compte n'y est pas pour tous les praticiens conventionnés (lire ci-contre).
Dans un autre registre, le gouvernement doit entamer dès septembre la concertation autour de la question du « reste à charge zéro » pour les lunettes et les prothèses d'ici à 2022, une promesse forte du candidat Macron. Ce sujet est complexe et nécessite un travail complet sur les filières optique et dentaire. L'objectif est de définir un panier de soins et de prestations dont le reste à charge sera nul. Le gouvernement devrait procéder par étapes.
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