Taxé de « pontifiant », l'Ordre reproche à un maire la violence de son « coup médiatique »

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Publié le 18/05/2016
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Crédit photo : S. TOUBON

La réponse du berger à la bergère... Le 2 mai dernier, Guillaume Peltier, maire Les Républicains (LR) de Neung-sur-Beuvron (Loir-et-Cher), publiait dans « le Figaro » une tribune vengeresse dans laquelle il reprochait à l'Ordre départemental des médecins une lecture rétrograde du code de déontologie. Il vient de recevoir un courrier au vitriol du président de l'Ordre national, le Dr Patrick Bouet, lui reprochant « les arrière-pensées médiatiques » de son billet.

Le maire s'était félicité quelques semaines plus tôt dans son journal municipal d'avoir déniché un généraliste pour sa commune, et avait publié le nom, l'adresse et les horaires de consultations du nouveau praticien. L'Ordre départemental du Loir-et-Cher lui avait dans la foulée adressé un courrier le menaçant de poursuites pour avoir fait de la publicité pour ce médecin, en contradiction avec le code de déontologie.

Dans sa tribune, Guillaume Peltier avait fustigé « les précieux ridicules de l'Ordre », collège de médecins « pontifiants », plus prompts à brandir une déontologie poussiéreuse qu'à prendre à bras-le-corps les problèmes d'accès aux soins du département.

Anathèmes et caricatures

Dans le courrier du CNOM, expédié le 11 mai dernier à Monsieur Peltier (prénommé Guy par erreur), le Dr Bouet se démarque de l'initiative de l'Ordre du Loir-et-Cher mais il dénonce « la violence » des propos du maire. Le président de l'Ordre assure à l'édile que, si ce dernier avait « cherché le dialogue » au lieu de publier sa tribune, le CNOM lui aurait indiqué que la « position exprimée par le conseil départemental, fondée sur une lecture trop stricte des textes, n'engageait pas le Conseil national ». Le Dr Bouet s'estime « profondément choqué » qu'un élu « jette l'anathème » sur l'Ordre sans chercher à prendre préalablement contact avec lui.

« Vous auriez pu choisir le dialogue, conclut le président ordinal, vous avez préféré la caricature. Vous auriez pu choisir le travail en profondeur, vous avez choisi le coup médiatique. Vous auriez pu, avec nous, faire avancer la réflexion sur ces questions de fond qui méritent un vrai débat, vous avez choisi le clivage et l'amalgame. »


Source : lequotidiendumedecin.fr