Toucher rectal
Jeune médecin installé après quelques années de remplacement, je n'étais pas forcément très à l'aise dans toutes les situations (d'ailleurs toujours pas). J'avais décidé de faire un toucher rectal à un patient âgé. Je lui ai demandé se s'allonger sur la table d'examen après s'être déshabillé. Je me suis retourné pour enfiler mes gants tout en lui expliquant « qu'on allait mettre un doigt dans le derrière », phrase un peu idiote il est vrai.
Revenu vers lui et allant effectuer le dit geste, je l'ai trouvé un doigt dans son rectum, me demandant : « Et maintenant, qu'est-ce qu'on fait ? »...
Moment de solitude, entre gêne et retenue de rire.
Dr R. S.
Bonjour, le jour où j'ai ressenti un immense sentiment de solitude, c'était vendredi dernier où l'un de mes patients est tombé sur ma terrasse et s'est cassé le col du fémur !
C'est dingue, il vient au cabinet pour renouveler son traitement en parfaite santé et il repart avec un col fémoral cassé !!! L'horreur !
Dr C. T.
Un moment pas coton du tout
Je suis au service de prélèvement dans un laboratoire d'analyses médicales, je prélève toujours du même côté, j'installe le patient, j'arrive pour le prélever, je veux mettre le garrot et, là, catastrophe, le patient est manchot.
Je m'excuse platement, je fais le tour du fauteuil avec mon tabouret à roulettes, je le prélève du bon côté, tout se passe très bien et je lui demande : « Pouvez-vous tenir le coton s'il vous plaît et, là, il ne me répond toujours pas !
Au secours, grand moment de solitude !
Dr C.
Émasculation
En 1978, un de mes patients, mis en confiance au bout de plusieurs consultations de dermato-vénérologie, me pose, angoissé, la question suivante : « Que dois-je faire, docteur, ma copine n'accepte de m'épouser que si je me fais émasculer. »
Ma surprise passée, j'ai le bon réflexe de lui répondre : « Mon pauvre ami, imaginez une seconde qu'elle change ensuite d'avis ! »
J'ose espérer que mon conseil a éclairé sa conduite.
Dr Pierre Sirieix
Épidermolyse bulleuse
C'est une histoire ancienne qui date de mon 1er remplacement en médecine générale.
Une dame m'appelle pour sa petite fille. Je sonne, elle m'ouvre la porte. La peau de son visage était comme brûlée, et, surtout, les doigts de ses deux mains étaient recroquevillés, soudés les uns aux autres, formant des sortes de moignons. Elle souffrait de ce que je sais maintenant être une épidermolyse bulleuse dans une forme grave. Je n'avais jamais vu cela, c'était très impressionnant.
Sa petite fille avait une banale rhino-pharyngite, et elle l'avait traitée en auto-médication avec une forte dose de Célestène.
D'où ma réaction : « Ah, madame, vous n'y allez pas de main morte »...
Silence. Je ne savais plus où me mettre, j'aurais voulu disparaître sous terre.
Dr Jean-Yves Gourhant
Le trapèze a ses risques
Je remplaçais en Bourgogne un médecin de campagne qui avait l'habitude de vacciner ses patients dans le trapèze et je poursuivais donc ce mode d'injection qui, manifestement, était préféré. En vaccinant contre la grippe une personne assez maigre, il est vrai, l'aiguille après avoir traversé le trapèze est venue se planter dans mon pouce.
C'était un de mes premiers remplacements, je suis restée figée, les yeux sur l'aiguille enfoncée dans mon pouce et qui me faisait mal et le réservoir qui était encore rempli de vaccin.
J'essayais de réfléchir vite et, pendant ce temps, la vieille dame s'impatientait : « Qu'est-ce que vous faite ? C'est bien long ! »...
Ce fut pour moi un long moment de solitude.
Dr Marie-Cécile Chicouène
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