COULOMMIERS n’est que la partie émergée de l’iceberg. Plusieurs maisons de santé pluriprofessionnelles ont entamé des démarches pour devenir des lieux d’accueil universitaires. À Ermont (Val d’Oise), Dijon (Côte-d’Or), Vizille (Isère), Ruelle-sur-Touvre (Charente) ou encore à Limoges et Toulouse, de telles structures sont en gestation.
Mais Coulommiers est la première à disposer d’un label universitaire même si celui-ci est local. Les critères d’une telle labellisation universitaire n’ont pas été officialisés au niveau national. « La réflexion n’est pas finalisée, confie le Pr Vincent Renard, président du Collège national des généralistes enseignants (CNGE). Ce projet de labellisation est porté en commun avec les doyens ».
Avant le changement de majorité, une réunion avait réuni les représentants des enseignants (CNGE et SNEMG), les internes (ISNAR-IMG) et les chefs de clinique pour plancher sur ces critères. Selon Vincent Renard, quelques critères pourraient être retenus comme la présence d’enseignants universitaires (professeurs généralistes titulaires ou associés, chefs de clinique…), la pluridisciplinarité des soins primaires, la présence d’étudiants en formation (en médecine mais aussi des élèves infirmiers, sages-femmes et masseurs kinésithérapeutes), la délivrance effective d’une formation à ces étudiants ou encore la présence de maîtres de stage. Pour être reconnue maison de stage universitaire, certains souhaitent qu’au moins la moitié des généralistes exerçant à temps plein soit maîtres de stage. Idéalement, la structure devrait compter un enseignant titulaire ou associé et un chef de clinique. La structure devrait remplir la triple valence « soins, enseignement et recherche ».
Pôle d’excellence.
Vincent Renard affirme qu’il ne sera pas « nécessaire de remplir tous les critères retenus pour obtenir la labellisation ». « Il faut savoir être souple », ajoute-t-il. « Ce label serait une reconnaissance du statut universitaire de la maison de santé, identifiée comme un pôle d’excellence, ajoute le Pr Renard. Il serait un gage de confiance pour la population, et favoriserait l’attractivité du territoire pour d’autres professionnels de santé désireux de s’installer dans le coin ».
Pour le Dr Sébastien Leruste, président du Syndicat national des enseignants de médecine générale (SNEMG), le développement des maisons de santé universitaires est une excellente nouvelle mais elle nécessitera des moyens. « Il faut un nombre suffisant d’enseignants avec plus de titulaires et une meilleure indemnisation des maîtres de stage pour encadrer la formation des internes dans ces structures », souligne le chef de file du SNEMG. Les généralistes enseignants souhaitent que les tutelles soutiennent la création des maisons universitaires pluriprofessionnelles. Ces structures pourraient être le lieu idéal pour mener des expérimentations chères au ministère de la Santé permettant de décloisonner la ville et l’hôpital et de promouvoir les coopérations interprofessionnelles.
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