Un généraliste a été condamné le 3 septembre à trois mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Nantes (Loire-Atlantique). En conflit avec son ex-compagne, il lui avait envoyé des centaines de mails « malveillants » en 2016. Il avait aussi harcelé par courrier électronique un « ami de longue date ».
Cette affaire privée ne relève pas du champ médical. Pourtant, cette condamnation pourrait avoir une incidence sur la capacité du praticien à exercer. La justice l’a en effet contraint à une mise à l’épreuve de deux ans, qui l’obligera à suivre des soins psychologiques.
Le médecin nantais a jusqu’au 13 septembre pour faire appel. Mais quoi qu’il arrive, il devra se plier à ces obligations, le jugement étant exécutoire. Contactée par « le Quotidien », l’association SOS médecins de Nantes, pour laquelle travaille le généraliste, affirme ne pas avoir été informée de cette condamnation. À ce stade, aucune action n’est donc envisagée à l’égard du praticien condamné.
Un médecin fragilisé ?
Les faits à l'égard de son ex-compagne s'étaient produits alors que le couple était en instance de séparation, et que l'intéressée avait introduit une procédure en contestation de paternité à l'égard de leur fils. Cette initiative a constitué une « atteinte insupportable à son image narcissique », selon les psychologues qui l'ont examiné lors de l'enquête.
À l'audience, le prévenu a admis avoir envoyé des e-mails « d’une particulière virulence », mais il les a justifiés par le « racisme social et ethnique » que sa belle-famille - issue de la « belle bourgeoisie » - lui aurait fait subir durant des années.
Il avait par exemple envoyé une photo de corbillard à son ex-compagne, alors que le grand-père de cette dernière était gravement malade. Cette « potiche smicarde » était aussi traitée de « bouledogue aux joues qui s'effondrent », de « pute » ou de « fion ».
Le conseil départemental de l’Ordre de Loire-Atlantique pourrait éventuellement se saisir de cette affaire. À ce stade, l’instance n’a pas été en mesure de confirmer au « Quotidien » si la décision de justice lui avait été notifiée, conformément à ce que la loi prévoit. Ensuite, il devra apprécier si ce médecin, contraint de suivre des soins psychologiques, est encore en mesure d’exercer en toute sérénité.
(Avec PressPepper)
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