Quimper, menacé de désert médical ? Le Dr Thomas Couturier tire la sonnette d’alarme dans une interview publiée mercredi dans « Le Télégramme ». Ce médecin généraliste, installé en secteur I depuis 2013, a confié ses inquiétudes au quotidien : « On peut estimer qu’une dizaine de médecins généralistes quimpérois arrêtera ou déplaquera, cette année, sur un total de 40. Il n’y a aucune installation prévue. »
Entre 2007 et 2015, la densité médicale (nombre de libéraux pour 100 000 habitants) est passé de 95,8 à 87,9 en Bretagne (-8,2 %), selon l’atlas démographique de l’Ordre. La région n’est pourtant pas la plus à plaindre, l’Ile-de-France ayant enregistrée la plus forte baisse (-17,7 %).
Résultat : « Il est quasiment impossible de trouver un médecin généraliste traitant à Quimper. […] Les médecins en place sont surchargés », explique le Dr Couturier qui qui y voit le signe d’une désaffection pour la médecine générale. « Les généralistes sont déconsidérés y compris des politiques » regrette-t-il, « les médecins subissent de plus en plus de contraintes, de pression. Sans discernement ».
Mobilisation contre la loi de santé
Le généraliste dénonce aussi le blocage tarifaire, et la tentation de multiplier les actes pour compenser. « Nous ne demandons pas de gagner plus mais d’avoir les moyens de meilleures conditions d’exercice. Aujourd’hui, il faut trois médecins pour embaucher une secrétaire médicale », constate le Dr Couturier.
Selon lui, le projet de loi de santé, examiné au Sénat à partir du 14 septembre, n’arrangera pas la situation. Le généraliste milite au sein du CODTS (collectif d’organisation et de défense des territoires de santé) contre le texte qui prévoit notamment la généralisation du tiers payant. « S’il faut aller jusqu’à la désobéissance civile contre la loi Santé, nous irons » prévient le Dr Couturier.
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