SI RIEN n’est encore abouti, il est possible qu’on se dirige à terme dans le département de l’Indre-et-Loire vers un transfert des gardes libérales de semaine vers l’hôpital.
La région Centre en général et le département d’Indre-et-Loire en particulier connaissent de réels problèmes de démographie médicale. Selon « l’Atlas » de l’Ordre des médecins, le nombre total d’inscrits au tableau a chuté de 6,3 % entre 2008 et 2009 pour l’ensemble de la région, et le département d’Indre-et-Loire ne comptait plus, au 1er janvier 2009, que 847 généralistes en activité régulière (libéraux et salariés confondus).
Pour le Dr Laurent Bréchat, généraliste à Avoine, en Indre-et-Loire, « les plus jeunes médecins installés dans ce département vivent presque tous en ville, où officie SOS-Médecins, et exercent le plus souvent dans un cabinet rural ». Il n’y a donc plus adéquation entre leur lieu de vie et le secteur de garde auquel ils sont rattachés, ce qui complique le volontariat. Résultat, 60 % des secteurs souffrent d’une absence d’effecteurs au-delà de 20 heures en semaine. De plus, constate encore ce généraliste membre du sous-comité médical du CODAMUPS (Comité départemental de l’aide médicale urgente et de la permanence des soins), grâce à une régulation efficace en amont de la PDS, le nombre réel d’actes à effectuer est presque nul la nuit. Si bien que « la question s’est vite posée dans ce département de savoir s’il était judicieux de dépenser autant d’argent pour les astreintes libérales », continue le Dr Bréchat. Un constat qu’il n’est pas le seul à partager, poursuit-il, puisqu’il est le fruit d’une réflexion menée par l’ensemble des syndicats de médecins libéraux du département.
Le sous-comité médical, avec la bénédiction d’une DDASS (direction départementale de l’action sanitaire et sociale) compréhensive et bien au fait de la problématique locale, a donc élaboré un projet de PDS. Celui-ci prévoit que les médecins libéraux n’assurent plus de gardes de semaine en dehors des périodes d’ouverture de cabinets, mais continuent d’effectuer celles du week-end entre 8 heures et 20 heures. Aux horaires où la PDS n’est plus prise en charge par les libéraux, c’est l’hôpital qui prendrait la relève, le projet proposant même de transférer l’enveloppe financière d’astreintes vers l’hôpital, la régulation médicale et les transports sanitaires. Ce dispositif permettrait en outre, compte tenu du faible nombre d’actes de PDS entre 20 heures et 8 heures, de réduire sensiblement le nombre de secteurs de garde.
Laurent Bréchat, qui souligne que ce projet a été élaboré « main dans la main avec l’ensemble des acteurs libéraux et hospitaliers de la PDS, y compris l’Ordre et la DDASS », sait bien qu’il y a loin de la coupe aux lèvres. L’aboutissement du projet n’est sans doute pas pour demain, mais dans l’immédiat, trois groupes de travail ont été mis en place au sein du sous-comité médical pour finaliser ce projet qui devra ensuite être validé par le CODAMUPS. Il restera après à convaincre l’ARS (agence régionale de santé) de la région Centre, désormais en charge de l’organisation de la PDS au niveau régional, du bien-fondé de ce nouveau projet d’organisation. Selon Laurent Bréchat, elle se serait déjà montrée très intéressée par le dispositif envisagé.
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