Les 600 participants au congrès annuel du Collège national des généralistes enseignants (CNGE) qui s’est tenu à Lyon, ont mesuré la place gagnée par leur spécialité à l’université. Le Pr Vincent Renard, réélu président de CNGE, a souligné la vitalité de la filière universitaire de médecine générale qui « concourt par l’enseignement et la recherche à la formation de généralistes capables de fournir une compétence attentive, de l’empathie et un savoir-faire face à la souffrance de leurs patients ». Venu saluer le congrès de ces « aiguillons de l’enseignement », le doyen de la faculté de Lyon-Sud, le Pr Jérôme Étienne, a assuré que l’université demeurait un « allié solide » des généralistes enseignants. Pour preuve, l’an prochain, un poste supplémentaire de professeur en médecine générale sera créé, « financé sur les fonds propres de l’université », a-t-il annoncé. « Il existe bel et bien dans l’enseignement de la médecine française une vraie filière de la médecine générale », a appuyé le Pr Dominique Perrotin, président de la conférence des doyens.
Une longue gestation.
Les cinquante ans d’histoire de l’enseignement universitaire de la médecine générale ont pourtant alterné avancées et longs statu quo, illustrant les difficultés de la spécialité à s’inscrire solidement dans le paysage académique. Le thème de l’erreur médicale, par exemple, débattu au cours du 12e congrès du CNGE, constituait il y a encore quelques années, un sujet tabou, affirme le Pr Marie-France Le Goaziou, présidente du comité scientifique du congrès. Le Pr Le Goaziou, s’est battue avec opiniâtreté pendant des décennies pour faire exister cet enseignement. Elle souligne que la médecine générale exige certes des connaissances mais aussi des compétences et des « habiletés ». Au Canada, les étudiants en médecine sont sélectionnés notamment en fonction de leurs plus ou moins grandes capacités relationnelles, d’écoute, d’empathie, de réconfort. En France, les généralistes enseignants réfléchissent également aux moyens d’enseigner cette capacité d’empathie et de l’évaluer chez l’apprenti médecin.
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