Six raffineries sur huit sont affectées par la mobilisation contre la loi travail. Conséquence : les préfectures rationnent le service à la pompe pour faire face au risque d'une rupture d'approvisionnement d'essence dans plusieurs régions de France.
Certaines professions échappent cependant à cette mesure de restriction. C'est le cas des médecins et de certains professionnels de santé qui bénéficient du statut « prioritaire ». Néanmoins, d'un département à l'autre, les modalités d'application diffèrent dans le détail.
Exemption pour les médecins, sous conditions
Le plus souvent, les véhicules privés des médecins sont considérés comme des « véhicules prioritaires ». Cela signifie qu'ils sont exemptés des restrictions à la pompe et ont accès aux stations réquisitionnées comme dans le Pas-de-Calais ou encore l'Indre.
Attention, certains départements, comme le Nord, y mettent une condition supplémentaire : seuls les professionnels qui se rendent au domicile de leurs patients sont considérés comme prioritaires.
Prioritaires mais rationnés
À noter également que les modalités de délivrance de carburant aux « véhicules prioritaires » varient. Si dans La Manche leur service est illimité, dans le Calvados le plein des « véhicules prioritaires » se limite à 30 euros (contre 20 euros pour les autres véhicules).
Les médecins doivent présenter leur carte professionnelle au distributeur afin de s'approvisionner dans les stations réquisitionnées. La préfecture de La Manche précise qu'elle peut délivrer aux professionnels concernés une attestation préfectorale.
Les préfectures s'organisent
Pour connaître dans le détail les mesures en vigueur dans chaque département, il est impératif de consulter les sites Web des préfectures. La liste des professions prioritaires et les modalités d'application figurent généralement dans l'arrêté publié en ligne. La préfecture d'Ille-et-Vilaine a même mis en place une permanence pour répondre par téléphone aux questions des usagers. Par ailleurs, France TV a dressé une carte nationale des pénuries.
Les préfectures s'organisent, mais certaines apportent encore peu de précisions. C'est le cas des départements du sud de la France, pourtant concernés par les pénuries de carburant. Dans un communiqué, l'UFML (Union française pour une médecine libre) « s'étonne de l’absence de mesure prise à l’égard des professions du soin ».
L'association demande que des mesures soient prises dans les plus brefs délais afin de s'assurer que « les professionnels du soin présents sur tout le territoire [puissent] exercer leur mission et faire face à toute éventualité ».
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