LA MOBILISATION nationale est diversement appréciée par les trois syndicats signataires de l’avenant 8 (CSMF, SML et MG France), accord en partie à l’origine de la grogne des grévistes.
Le président de la CSMF, le Dr Michel Chassang, est le plus sévère. « Nous ne rentrerons pas dans une dynamique qui opposerait les uns aux autres, le secteur II, au secteur I, le BLOC, à tous les autres. Nous nous opposons aux réflexes corporatistes » avance-t-il. Loin de se sentir désavoué par la mobilisation, il met en avant la représentativité syndicale. « La CSMF représente tous les médecins. Quoi qu’en disent les "pigeons" (allusion au groupe constitué sur Facebook, NDLR) ou les réseaux sociaux, je ne crois qu’à la légitimité des urnes, et nous présidons la quasi-totalité des unions régionales des professionnels de santé » poursuit-il.
Le Dr Christian Jeambrun, à la tête du SML, et le Dr Claude Leicher, à MG France, se montrent un peu plus compréhensifs même s’ils émettent des réserves sur les protestations dans la rue. « Je comprends l’exaspération des médecins sans cesse stigmatisés, qui ont besoin d’honoraires décents. Mais le message doit être clair », affirme le premier. Le Dr Leicher tient à faire la part des choses dans ce front disparate : « Les revendications (tarifaires) du BLOC sont légitimes mais doivent être traitées en dehors du secteur II. En revanche, les ultralibéraux qui défendent à tout crin ce secteur et voient un danger dans l’avenant 8 ont une réaction démesurée et scient la planche libérale que nous défendons ». Quant aux internes, ils sont carrément instrumentalisés, analyse le président de MG France, qui rappelle que l’Intersyndicale nationale autonome représentative des internes en médecine générale (ISNAR-IMG), elle, n’est pas en grève.
CSMF : hors de question de renégocier.
Malgré des sensibilités différentes, aucun des trois signataires n’est prêt à renégocier l’avenant 8, comme le réclame le BLOC, soutenu par la Fédération de l’hospitalisation privée (FHP). « C’est hors de question, nous ne sommes pas des charlots » tonne le Dr Chassang. Christian Jeambrun place ses espoirs dans la pédagogie syndicale de cet accord complexe. Le président du SML raconte sa visite récente dans une clinique de Cagnes-sur-Mer, face à 35 praticiens de plateaux techniques lourds. « Nous leur avons expliqué l’accord, et, comprenant qu’il n’y avait aucune crainte à avoir, ils ont décidé de ne pas faire grève ».
MG France se distingue en restant ouvert à deux négociations : la revalorisation de la médecine générale et celle des actes de bloc opératoire. « Ce sont des sujets politiques, qui n’ont pas à être noyés dans la question du secteur II », conclut Claude Leicher.
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