« C'est la convention de la dernière chance ». Pour sa première participation comme président de la CSMF, le Dr Franck Devulder ne mâche pas ses mots. Élu en mars dernier à la tête du premier syndicat de médecins libéraux, le gastro-entérologue rentre combatif dans la mêlée conventionnelle. Depuis sept mois, le spécialiste de Reims a déjà participé à quatre groupes de travail préfigurateurs proposés par la Cnam. En interne, la centrale polycatégorielle en a également initié cinq autres pour trouver « un consensus ». « On sait désormais ce qu'on veut et ce qu'on ne veut pas », déclare le médecin qui prône une ligne de conduite basée sur « les droits et les devoirs » de la profession. Pour faire face aux difficultés d'accès aux soins, les mesures conventionnelles doivent être « incitatives » pour « inverser la situation ». À l’opposé, « la coercition ne fonctionnera pas car on ne met pas sous contrainte une profession en déficit démographique » prévient-il.
Lors de cette négociation, la CSMF va défendre en priorité la valorisation de l'expertise pour libérer le temps médical. Cela revient à supprimer des trop nombreuses lettres clés, modificateurs et majorations « trop complexes » pour passer à quatre niveaux lisibles et réévalués de consultations. Les tarifs iraient de 25 à 30 euros pour une consultation de base (niveau 1), 60 euros (niveau 2), 75 euros (niveau 3) et 105 euros (niveau 4). « Il faut un tarif digne mais je ne dis pas que la CSMF va demander 50 euros comme le font d'autres syndicats », se démarque le Dr Devulder. La centrale poly catégorielle se dit prête à accompagner l'exercice coordonné, à condition que le médecin reste « le chef d'orchestre » et que l'Assurance-maladie donne des moyens. « Le médecin ne va pas accepter de partager avec d'autres le travail si sa consultation de base reste à 25 euros » juge-t-il.
Opposée à une « médecine forfaitaire perfusée », la CSMF refusera en tout cas le « marché de dupe » qui consisterait à saupoudrer « de-ci de-là » des mesures comme l'a fait le Ségur sans redonner de l'attractivité aux médecins. « Si cette convention est faite comme la précédente avec des petits arrangements, alors nous ne l'accepterons pas », prévient déjà le patron de la Confédération.
Jusqu’à quatre fois plus d’antibiotiques prescrits quand le patient est demandeur
Face au casse-tête des déplacements, les médecins franciliens s’adaptent
« Des endroits où on n’intervient plus » : l’alerte de SOS Médecins à la veille de la mobilisation contre les violences
Renoncement aux soins : une femme sur deux sacrifie son suivi gynécologique