« Je tiens à présenter mes excuses pour ce que j’ai pu faire à madame. Je regrette profondément. » Quelques secondes avant que les jurés de la cour d’assises du Gard, à Nîmes, ne se retirent pour délibérer, le Dr Gérard Léothaud, 71 ans, gastro-entérologue aujourd’hui à la retraite, a regardé sa victime dans les yeux pour exprimer un remords, celui d’avoir pratiqué des attouchements sexuels lors d’une consultation en 2001.
C’est cependant pour des faits pénalement plus graves que le médecin alésien, installé depuis 1976, a été condamné jeudi 3 décembre à sept ans de prison. Ce n’est pas d’attouchements sexuels que sa victime l’accuse, mais de viol par pénétration digitale et linguale.
Si le médecin ne nie pas des gestes déplacés, à connotation sexuelle, « pris par une pulsion », il réfute catégoriquement l’accusation de viol (donc de pénétration) pour laquelle il comparaît.
Déclarations fluctuantes
En reconnaissant des attouchements sexuels, le médecin alésien pensait pouvoir être acquitté.
Formulée en 2008 par un dépôt de plainte, soit sept ans après les faits, cette accusation est frappée de prescription, contrairement au viol. « Cet homme s’est mal tenu (…) il a abusé de sa position », a plaidé son avocat Me Éric Dupond-Moretti qui demanda, en vain, « l’acquittement, pas au bénéfice de l’innocence, mais au bénéfice du droit ».
Lors de ce procès, la partie civile a pointé les déclarations fluctuantes du médecin devant la police, puis devant la juge d’instruction, alors que sa cliente, elle, n’a jamais changé une virgule dans ses propos.
Prise d’un malaise lors de la consultation suspecte, la patiente, traitée par cryothérapie pour des problèmes d’hémorroïdes, pense avoir été droguée lors de son examen médical. Même si une analyse sanguine réalisée quelques jours après les faits s’est révélée négative, la patiente affirme que le médecin a profité de la confusion dans laquelle elle se trouvait pour abuser d’elle.
Les jurés ont été plus sensibles à sa version qu’à celle du médecin, condamné à sept ans de prison. Dans ses réquisitions, l’avocat général avait demandé cinq années d’emprisonnement contre le médecin, une peine qu’il estimait « proportionnée par rapport aux faits reprochés et mettant fin à l’épreuve subie par la victime ». Le DrLéothaud va faire appel de ce verdict.
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