Cinq ans de prison, dont deux ferme, ont été requis contre un ancien pédiatre soupçonné d’agressions sexuelles sur des jeunes filles mineures, lors d’un procès qui s’est achevé dans la nuit de lundi à mardi à Angers.
Les faits se seraient produits de la fin des années 1960 au début des années 1990. Lors de l’enquête, 14 jeunes femmes avaient affirmé aux enquêteurs avoir été victimes d’attouchements commis par le pédiatre alors qu’elles étaient enfants ou adolescentes. Pour la majorité d’entre elles, ils se sont révélés prescrits. En conséquence, l’ancien pédiatre, aujourd’hui âgé de 83 ans, comparaissait lundi devant le tribunal correctionnel d’Angers pour des faits présumés d’agressions sexuelles sur quatre mineures de moins de 15 ans par personne ayant autorité, commis entre 1986 et 1992.
L’information judiciaire avait été ouverte en octobre 2012 à la suite de la plainte d’une femme de 34 ans, qui avait confié aux enquêteurs avoir été victime d’attouchements de 1987 à 1992 dans le cabinet du médecin et en l’absence de ses parents.
« Je me rappelle précisément la fermeture de cette porte et le fait que j’allais passer un mauvais moment. J’ai encore le son de sa voix », a-t-elle témoigné lundi soir à la barre. La même année, deux autres jeunes femmes se présentaient devant les policiers pour dénoncer des faits similaires, mais aussi des faits de viols, commis lorsqu’elles avaient moins de 10 ans. Les chefs de viols n’ont finalement pas été retenus contre le pédiatre.
Des « trous de mémoire »
De nouveaux témoignages étaient enregistrés par les enquêteurs à partir de 2013, après que la presse eut fait état des soupçons pesant sur le médecin. Le retraité, qui a invoqué pour sa défense de nombreux « trous de mémoire », a toujours contesté les faits, évoquant l’impossibilité matérielle de se retrouver isolé avec ses patientes et le caractère infondé de certains gestes médicaux qui lui sont attribués. À la barre, l’une des victimes présumées a ainsi raconté avoir subi des agressions lors d’examens pour un « eczéma pubien ». « Ça n’existe pas », lui a rétorqué l’ex-médecin. « C’est écrit sur le carnet de santé que vous avez signé », lui répondra-t-elle plus tard. Et d’ajouter : « Je suis soulagée de pouvoir parler, de voir que je ne suis pas toute seule. »
L’avocat du pédiatre, Me Antoine Baret, n’a pas plaidé sur le fond, mais simplement sur la question de la prescription. Le jugement a été mis en délibéré au 13 août.
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