MULTIMEDIA - Le livre numérique

Déchiffrage à vue

Publié le 27/03/2012
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SUR LE MARCHÉ français, le numérique représente 10 % du chiffre d’affaires des points de vente pour les biens culturels, mais, pour le livre, seulement 0,3 %. Les dernières données (étude GfK) sont claires : la facilité de stockage, la mobilité et le prix inférieur plébiscités par les consommateurs ne sont pas des arguments suffisants pour passer du livre imprimé au livre numérique. Alors que 7 % des foyers possèdent une tablette (1 million ont été vendues en 2011 contre 435 000 seulement en 2010 et 3 millions de ventes sont attendues en 2012), seulement 1 % d’entre eux ont un lecteur e-book.

Le prix des livres numériques apparaît comme l’obstacle principal à leur achat, puisque près de la moitié des lecteurs d’e-books les acquièrent principalement à titre gratuit (toutes les œuvres tombées dans le domaine public, ou encore les ouvrages mis en ligne sur Gallican, les archives de la Bibliothèque nationale de France), tandis que plus de 1 Français sur 4 avoue le faire de façon illégale.

Beaucoup s’étonnent de leurs tarifs relativement dissuasifs, dans la mesure où les e-books n’entraînent par définition aucun coût d’impression ou de distribution : alors que le prix moyen attendu par le consommateur est de 5,50 euros, soit l’équivalent d’un livre de poche, le prix réel pratiqué est d’environ 15 euros (autour de 9 euros aux États-Unis) ! Résultat : seulement 1,1 million de téléchargements payants ont été recensés sur l’ensemble de 2011. Soixante mille titres en français seraient disponibles sur le marché.

Une récente étude (AT Kearney) montre que l’Europe n’est que le 3e plus gros marché pour e-book, avec un chiffre d’affaires total estimé à 170-180 millions d’euros, derrière l’Amérique du Nord (23 milliards ) et l’Asie (250 millions). La France, avec 12 millions d’euros, se place loin derrière le Royaume-Uni (93 millions) et l’Allemagne (50 millions).

Secteur en ébullition.

En France, les sites d’achat les plus fréquentés sont ceux des grands opérateurs, Amazon, Apple Store ou Google Books, avant les sites des grands distributeurs, FNAC et Virgin ; viennent ensuite les moteurs de recherche, les sites de libraires, les sites spécialisés dans la vente de livres (Numilog, Feedooks, etc.) et les sites d’éditeurs.

Le secteur est en pleine ébullition. Tandis que certaines enseignes s’orientent vers le développement d’espaces de vente destinés à apporter au client une réponse globalisée, allant de la tablette de lecture jusqu’à l’achat d’e-books, on apprend que Google s’apprête à lancer sa librairie en ligne en France. Seuls peuvent y accéder jusqu’à présent les États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada et l’Australie. Il suffira aux internautes d’aller sur le site Google eBooks Store pour accéder automatiquement à la boutique en ligne Google Play, qui regroupe déjà musiques, films, jeux et applications et proposera donc bientôt des livres numériques ainsi que des applications Android. Chacun pourra accéder aussi à Google Play sur son téléphone et sa tablette grâce à une application.

Google Livres réunit plus de 6 millions de livres électroniques, dont près de 3 millions sont issus du domaine public.

MOSTEFA BRAHIM

Source : Le Quotidien du Médecin: 9105