Des terra incognita et des îles vierges en Méditerranée, il en existe encore, notamment dans le golf de Hisarönü, au sud-ouest de la Turquie, bien loin de l’animation touristique de Bodrum au nord, ou de celle de Marmaris et d’Antalya, plus au sud. Entre ces hauts lieux de villégiature, à la fois magnifiques, mais pas toujours préservés, se profilent les péninsules de Datça et de Bozburun. Dans cette petite encablure de la mer Égée, vous naviguerez entre pins et criques sauvages abritant parfois de petits villages de pêcheurs ou les vestiges de cités antiques. Ici, point de constructions anarchiques, la montagne et la mer restent quasiment imprenables tout comme au temps de la guerre du Péloponnèse qui connut des épisodes majeurs le long de ces côtes et à Symi, l’île aujourd’hui grecque qui regarde fièrement Rhodes, sa grande sœur. Au fil de l’eau, pas d’horizon troublé par des passages de cargos ou de bateaux pétaradants. Juste au loin dans l’étrave de votre voilier, l’allure sereine d’une goélette. Pour une croisière sauvage, le dépaysement est garanti. Seuls au monde ou presque. À l’approche des côtes, seuls quelques caïques viendront vous proposer, qui sa pêche du jour, qui ses gâteaux, qui ses ravissants tissus brodés par les mains habiles des femmes descendues d’un village perché dans les collines ou encore ses kilims fabriqués depuis des lustres sur les hauteurs du village de Bozburun. Alors, autour du fameux café turc que vos amis marins ne manqueront pas de vous offrir, la conversation s’engagera vite et le marchandage prolongera le plaisir de cet échange inattendu bord à bord. Lorsque vous reprendrez le large, ce sont les dauphins qui viendront danser autour de votre quille.
L’embarquement pour Symi commence à Orhaniye à la base de Marti Marina. C’est dans cette petite baie étroite et profonde que vous prendrez la température de croisière : un joli abri naturel protégé des vents avec toutes les facilités pour votre ravitaillement et le choix entre deux restaurants typiques où l’accueil est fort chaleureux, une première occasion de vous initier à la gastronomie locale avec ses mazés, ses baklavas… Un joyeux métissage des traditions culinaires orientale, grecque, juive, arménienne, arabe et européenne qui se révélera succulent au fil du parcours dans des endroits étonnants de simplicité. Après cette première nuit turque, on lèvera l’ancre cap Ouest avec d’infinies possibilités de mouillages sauvages. Si le besoin de civilisation est trop pressant, il faut savoir bien lire les cartes marines car les ports des villages habités sont bien cachés entre les méandres de ces côtes dentelées recouvertes de pins qui semblent plonger dans la mer turquoise et dont les couleurs se confondent au coucher du soleil. C’est alors un festival d’ocres et de rouges flamboyants.
Au fond d’une baie, Bozburun semble posé sur un lac au milieu des montagnes, sa mosquée marque l’entrée du port et du petit village avec sa placette à l’ancienne, ses sympathiques restaurants et ses boutiques hétéroclites qui alpaguent le chaland. Pour un dîner à terre, la terrasse d’Osmans permet de garder l’œil sur Bozburun qui, jadis port spécialisé dans la pêche aux éponges, s’est reconverti dans la construction des bateaux en bois, ses fameuses goélettes inspirées d’anciens vaisseaux transformées en bateaux de croisière plus ou moins luxueux et qui s’exportent dans toute la Méditerranée et même sur la côte atlantique, les Portugais raffolant de ces répliques du Xe siècle. À l’approche de Symi, on veillera bien à hisser le pavillon grec. Ici, plus de végétation, mais une montagne pelée, tapissée de maisons vénitiennes aux couleurs pastel. On accoste dans l’élégant port de plaisance où règne une joyeuse animation entre tavernes traditionnelles et bars branchés. Au milieu d’un étonnant mélange d’échoppes de souvenirs et de boutiques de luxe, le joli village de Symi invite à la villégiature… Au détour de ses venelles sinueuses et escarpées se cachent de somptueuses villas patriciennes, des églises de poche, le tout surplombé par les fameux moulins qui régissaient l’activité économique de cette île onirique. Et puis, au loin, sur l’autre versant désertique, le monastère posé sur un caillou semble surveiller l’entrée de la baie. On comprend alors pourquoi les moines jettent toujours l’ancre dans des lieux paradisiaques… propices à la méditation !
Pour en savoir plus :
Turkish Airlines : www.turkishairlines.com
Transavia : www.transavia.com
Louer un voilier avec Sunsail : www.sunsail.com
Office de tourisme de Turquie : www.goturkey.com
Office de tourisme de Grèce : www.grece.infotourisme.com
Pour louer une maison à Symi ou réserver une chambre d’hôtel et réserver votre vol depuis la France à destination de Rhodes : www.heliades.com
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