L’avenir de la médecine générale est-il soluble dans les campagnes et les combats des partis politiques ? Alors que la médecine ne passe d’ordinaire pas pour une profession des plus politisées, l’engagement de certains praticiens en ces temps de remue-ménage électoral amène forcément à se poser la question. Outre-Manche, un médecin de famille a même poussé très loin cette logique puisqu’il sera intronisé lundi... chef du gouvernement irlandais ! En France, on n’en est évidemment pas là. Et la séparation des rôles semble décidément marquée entre politiques qui gouvernent et soignants qui soignent. Tout au plus aura-t-on relevé, après la nomination d’une ministre de la Santé médecin, celle d’un des vôtres – ex-chef de file des jeunes généralistes de ReAGJIR – au sein de son cabinet. Signe qu’entre syndicalisme et politique les frontières n’ont jamais été si étanches. Et peut-être – qui sait ? – indice d’une vraie priorité à venir pour la médecine générale…
Mais n’anticipons pas… L’actualité cette semaine met plutôt sous les feux des projecteurs cette cinquantaine de confrères souvent peu connus qui se sont jetés dans le grand bain des législatives. Candidats d’un jour, élus de toujours ? Il faudra attendre les 11 et 18 juin pour savoir quel sort leur réservera le scrutin. Pour l’heure, ils sont une poignée parmi les 7 882 postulants de ces élections. Mais leur motivation en dit long sur les attentes de toute une profession. Beaucoup le disent avec l’enthousiasme des néophytes ou l’espérance des nouveaux convertis, certains avec l’impatience de ceux qui ont déjà donné…
En ces temps de campagne, la plupart des médecins ne rêvent pourtant ni de Dublin, ni de Paris… Dans le huis clos du colloque singulier, ils consultent, à leur façon, les électeurs. Plus d’un institut de sondage se disputerait ces positions avancées – et parfois reculées – où l’on prend quotidiennement le pouls de nos concitoyens. Mais que pèse l’avis du soignant sur le corps… électoral ? Mystère… Longtemps, la droite a été persuadée qu’elle avait perdu pour cause de mauvaises humeurs praticiennes les législatives de 1997 consécutives au plan Juppé. Si le PS n’avait pas d’ores et déjà implosé, il pourrait à bon droit se poser aujourd’hui la même question existentielle. Mais attention ! Même si les médecins ne feront sans doute pas cette fois l’élection, ils restent des relais d’opinion à courtiser pour la suite…
Transition de genre : la Cpam du Bas-Rhin devant la justice
Plus de 3 700 décès en France liés à la chaleur en 2024, un bilan moins lourd que les deux étés précédents
Affaire Le Scouarnec : l'Ordre des médecins accusé une fois de plus de corporatisme
Procès Le Scouarnec : la Ciivise appelle à mettre fin aux « silences » qui permettent les crimes