Dans trois petites semaines aura lieu la "Grande conférence de santé". Mais sans attendre, et alors que la voix des médecins ne devrait pas être très audible lors de cet événement -l’ensemble des syndicats de libéraux ayant décidé de le boycotter —, les praticiens sont invités à participer à une « e-conférence nationale de santé ». « J’en ai marre de ces pseudo-consultations où on fait semblant de prendre l’avis des professionnels », explique Dominique Dupagne, à l’origine de ce projet qu'il veut« totalement apolitique » et représentant d’ « aucun groupement ».
Lancé il y a quelques jours à peine, ce site propose aux généralistes et autres spécialistes de s’exprimer sur une quinzaine de sujets intéressants leur exercice professionnel. L’idée est de « libérer la parole des médecins et leur permettre de s’exprimer de façon simple et transparente », poursuit le généraliste parisien. « Prendre des initiatives et faire des propositions est toujours préférable à l’opposition », ajoute Dominique Dupagne, soucieux « qu’on ne nous reproche pas d’être dans le négatif et le rejet ».
Une quinzaine de sujets de discussion
Le paiement à l’acte doit-il disparaître ? À vos yeux, l’industrie pharmaceutique doit-elle financer la formation des médecins ? Et que pensez-vous du tiers payant optionnel ? Sur ces différentes thématiques, et une dizaine d’autres encore, les médecins sont invités à voter. Plus encore, ils peuvent commenter leur point de vue, approuver les prises de position d’autres médecins et même suggérer des sujets de consultation. Une semaine après la mise en ligne du site, celui-ci compte près de 500 visiteurs quotidiennement. « Sa vocation est de faire émerger des solutions intéressantes, des pistes de réforme », décrypte Dominique Dupagne, « et de couper l’herbe sous le pied à ceux qui nous disent qu’on ne prend pas les choses en main ».
À la manœuvre depuis plusieurs mois pour concevoir cette plateforme, Dominique Dupagne a décidé de la mettre en ligne après la consultation réalisée par l’Ordre des médecins, « pour ne pas créer d’interférence », ni susciter d’éventuelle « concurrence ». D’autant plus que l’ambition de cette « e-conférence » est d’être un lieu d’échange et de débats, à l’occasion du rendez-vous du 11 février et plus encore. Des discussions qui doivent toutefois respecter « la charte d’utilisation du site ». « Je ne censure pas, je ne fais pas de tri parmi les contributions », souligne le généraliste qui s’assure toutefois du « respect de la Netiquette et de la correction élémentaire ». « Écrivez comme si vous aviez raison, mais lisez les autres comme si vous aviez tort », exhorte-il ses confrères. Pour garantir des débats de qualité dénués de « trolls ».
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