D. S. En quoi consiste le programme Starter Santé ?
F. B. Les start-up qui lancent des applis de santé éprouvent des contraintes réglementaires. Elles disposent de données de santé à caractère personnel. En conséquence, elles doivent selon la loi de 2002 faire héberger ces données de santé chez un hébergeur agréé. Nous avons élargi la simple offre d’hébergeur de données de santé à un accompagnement dans tous les aspects, juridiques, réglementaires, techniques, mais aussi marketing et commerciaux, afin de les aider à grandir. Cette stratégie d’accompagnement repose sur des actions concrètes, à savoir des réunions d’échanges en soirée autour d’un témoignage client, un thème abordé sous forme de débat puis du networking. Ainsi, les représentants des start-up sont présentés à ceux de nos partenaires internationaux comme Dell, Siemens, etc.
D. S. Concrètement, au-delà du networking, quelles sont vos stratégies d’accompagnement de vos clients ?
F. B. D’abord, nous souhaitons améliorer le parcours de soins patients. Dans cette optique, nous avons créé Starter Santé à destination des applications innovantes. Nous avons aussi un programme Saas Santé pour les sociétés de logiciels plus anciennes qui veulent passer au Saas*. Ensuite, nous voulons renforcer le lien ville-hôpital. Pour cela, nous créons dans nos datas center des lieux de partage sécurisé des données de santé, par exemple des start-up comme Wizvi hébergent chez nous des carnets de santé numérique. D’autres applis comme mydoctool permettent de réduire le nombre de réhospitalisations suite à une opération. Avec cette appli, l’infirmière qui suit le patient rentré chez lui après son opération, peut partager avec le médecin hospitalier l’évolution postopératoire. Par ailleurs, nous cherchons à optimiser les ressources des établissements de santé. Notre objectif est ainsi de faire des économies tout en améliorant la qualité. Cette action se produit aussi dans le cadre des GHT. Les établissements pivots ont le choix entre héberger chez eux, ou chez nous. Sur ce sujet, nous avons réfléchi à la possibilité de mettre en place des solutions hybrides, c’est-à-dire en exploitant des salles à la fois dans les établissements et chez nous (cloud hybride).
D. S. Au début des GHT, est-ce que les établissements pivots étaient opposés à l’externalisation de leurs données de santé ?
F. B. Non, ils ont été simplement réticents, souvent par peur de perdre de leur capacité de gouvernance. Mais ils ont avancé sur ce chemin de l’hybridation. A mon avis, entre 30 et 50 % des établissements l’ont déjà fait.
D. S. La question se posait également de la solution de l’interopérabilité ou de la convergence des SIH…
F. B. Oui, et elle a été tranchée. C’est la convergence. Donc, il faut converger soit vers l’établissement pivot, soit vers l’établissement et/ou avec de l’externalisation. L’externalisation avec des solutions hybrides a été choisie.
D. S. Comment accompagnez-vous les start-up santé pour les aider à entrer à l’hôpital ?
F. B. Notre mission est de rencontrer les établissements de santé. Ce qui va les intéresser pour intégrer une solution hybride, c’est l'accès à un catalogue de solutions innovantes qui vont rendre service aux métiers de l’hôpital et aux chefs de service. Par exemple, Trice est utilisée par le Dr Dr Edwin Quarello de l’IMR de Marseille, permet d’avoir les données de santé, à savoir les échographies, dans le cloud. Les médecins de ce service pourront partager ces données avec d’autres confrères ainsi qu’avec les mamans. Le film de l’échographie est ainsi récupérable sur Internet avec une authentification forte à doubles facteurs sur Internet.
D. S. Au-delà des questions de sécurité pour lesquelles vous devez vous porter garant pour ces start-up, quels conseils également pouvez-vous leur apporter ?
F. B. Nous avons également un rôle important de conseil pour la réglementation européenne qui va s’appliquer à partir d’avril 2018. Nos clients vont donc devoir faire face à de nombreuses évolutions et contraintes supplémentaires. Nous sommes déjà opérationnels. Et nos clients devront absolument l’être d’ici un an. Ils auront à concevoir dès le début la sécurité de leur logiciel.
D. S. Quels sont vos parts de marché actuelles et vos objectifs ?
F. B. La santé représente 30 % de notre chiffre d’affaires. Et nous souhaitons atteindre les 50 %.
*mode d'utilisation d’une solution logicielle que se fait en utilisant l’application à distance qui est hébergée par l'éditeur.
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