Un partenariat entre le plus grand institut de recherche européen, l'Inserm et une start-up Owkin vient d'être signé le 4 avril dernier. L'objectif affiché est d'accélérer la recherche en intelligence artificielle au bénéfice de la santé. D'ici un à deux ans, les 13 000 chercheurs regroupés dans 300 centres auront accès au logiciel Socrates développé par Owkin. Cette interface encore en développement permettra de faire parler toutes les grandes bases de données biomédicales entre elles, sans que les chercheurs n'aient à créer des outils spécifiques. L'accent est mis sur le développement de projets scientifiques collaboratifs à fort impact, comme la prédiction de réponse aux traitements en cancérologie ou l'identification de nouvelles cibles grâce à l'IA. « Cette plateforme, explique Gilles Wainrib (Owkin), permettra à chaque chercheur de créer lui-même ses propres algorithmes. Par exemple, pour prédire la réponse à un traitement, il aura accès à une cohorte patients et sera en mesure d'associer une réponse au traitement grâce à l'utilisation des modèles prédictifs du machine learning. »
Algorithmes, des abeilles butineuses
Pour contourner les différences de compatibilité entre les grandes bases, l'approche par apprentissage fédéré a été adopté : ici, les algorithmes telles des abeilles butineuses, travaillent directement sur les données, sans les faire sortir des sites où elles sont localisées. Cette méthode permet d'éviter d'entrer dans la procédure complexe d'agrégation des données et d'anonymisation.
Smart data
Pourquoi un tel partenariat public/privé entre un grand institut et une petite start-up ? Réponse du président de l'Inserm, Yves Lévy : « Nous ne pouvons pas travailler seuls chacun de son côté pour transformer des big data en smart data. » Quant à la société Owkin, elle a déjà fait ses preuves. Cofondée en 2016 par Gilles Wainrib, chercheur en IA et Thomas Clozel, médecin et chercheur en cancérologie et comptant 23 personnels, elle a déjà noué 6 partenariats avec des hôpitaux et laboratoires de recherche dont l'Institut Curie ainsi qu'avec des laboratoires pharmaceutiques en France et à l'international.
D'après une conférence de presse du 4 avril dernier.
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