Le Pr Michel Reynaud, addictologue et président du Fonds Actions Addictions et le Dr Jean-Pierre Thierry, conseiller e-santé du Fonds Actions Addictions ont remis ce jour à la Mildeca (mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives), un rapport sur le rôle de l'e-santé pour la prévention, le diagnostic et la prise en charge des addictions.
L'argument premier est de pouvoir répondre aux besoins et à la demande des patients. Les conduites addictives sont si nombreuses qu'il est indispensable d'utiliser les nouveaux outils numériques pour aider les personnes concernées, dont les 13 millions de fumeurs, les 5 millions de consommateurs d'alcool, les 700 000 de cannabis, etc.
Réduire le Treatment Gap
Un des enjeux majeurs des nouveaux outils de la e-santé est d'optimiser la prise en charge de ces patients. Et de diminuer le Treatment gap, c'est-à-dire diminuer l'écart entre le nombre de personnes souffrant d'addiction et le nombre de patients traités. « En France moins de 20 % des personnes présentant un trouble de l'usage de substances bénéficient d'un traitement », souligne le rapport.
Le Pr Michel Reynaud et le Dr Jean-Pierre Thierry proposent le lancement d'un Plan national e-santé dans les addictions avec un déploiement à plusieurs étages. Parmi les propositions fortes : des plateformes nationales et régionales, non nominatives comprenant des informations, des espaces interactifs communautaires ; des sites web et applications destinés au repérage de comportements addictifs et à l'orientation des usagers à risque ; des téléconsultations dédiées aux addictions ; des expérimentations d'une intégration territoriale de la e-santé dans des régions pilotes.
Bien entendu, le rapport préconise aussi de s'appuyer sur les analyses de big data et de l'intelligence artificielle pour développer la recherche dans le domaine des addictions.
L'ensemble de ces recommandations s'intègre dans la feuille de route visant à accélérer le virage numérique présenté par la ministre de la Santé et le secrétaire d'État chargé du numérique, le 25 avril dernier.
Le numérique en santé, priorité aussi de l'Académie de médecine
À noter enfin que la remise de ce rapport à la Mildeca s'est faite le jour même où l'Académie nationale de médecine publie un communiqué qui insiste sur le développement du numérique et de l'intelligence artificielle en santé, estimant que notre pays doit accroître son effort dans ce domaine.
Transition de genre : la Cpam du Bas-Rhin devant la justice
Plus de 3 700 décès en France liés à la chaleur en 2024, un bilan moins lourd que les deux étés précédents
Affaire Le Scouarnec : l'Ordre des médecins accusé une fois de plus de corporatisme
Procès Le Scouarnec : la Ciivise appelle à mettre fin aux « silences » qui permettent les crimes