« Tout le monde, du call-center au conseil en passant par l’imagerie médicale ou encore les services d’hôtellerie, beaucoup d’activités vont être, au moins partiellement, automatisées », souligne Dominique Barton, DG de Kinsey (Les Échos du 9 et 10 février 2018). Les radiologues doivent-ils prendre au sérieux cet oracle lâché par un des grands patrons du conseil et faire leurs valises ? En fait, la situation est nettement plus complexe. Dans la chaîne de l’image, les professions intermédiaires sont plus menacées que les experts, à savoir les manipulateurs radio. Mais comment en est-on arrivé là ? Au départ, submergés par le flux d’images, les radiologues ont perçu l’intelligence artificielle comme un véritable allié. L’IA s’est alors révélée comme une aide précieuse pour trier les images. Mais depuis 2012, époque de renaissance des réseaux de neurones, des avancées significatives dans la recherche en IA ont propulsé de nouveaux outils sur le marché qui changent encore les pratiques. L’introduction de l’IA dans le métier n’est-elle pas alors devenue un pacte signé avec le diable ? En vérité, les radiologues pionniers du numérique en santé ont accompagné les innovations technologiques, et même les ont devancées. Les solutions en IA équipent d’ores et déjà un grand nombre d’appareils d’imagerie. Elles guident désormais l’œil du radiologue de façon industrielle et pertinente pour la lecture des images comme les mammographies. Ce type d’image pose une question unique et simple : « Cancer, oui ou non ? ». Du côté des manipulateurs, leurs gestes commencent également à être automatisés, notamment en matière de posttraitement, activité chronophage par excellence. Ce mouvement de fond dans la communauté se diffuse aussi jusqu’aux grands industriels et aux start-up du secteur. L’état de ce marché ressemble à un Eldorado en cours de défrichage, avec de nombreux puits en cours de forage....
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